Série: Destins # 1
Auteurs: Giroud / Durand
Editeur: Glénat
Une chronique BD:
Génération BD
© Glenat
Présentation de la BD «Destins # 1» :
Ellen Baker commet l’erreur de tomber amoureuse du charismatique Greg, au look Che Guevara. Comme le Che, Greg s’insurge contre les injustices qui règnent en ce bas monde. Il s’implique mais les actions pacifiques sont trop lentes et peu efficaces à son goût. Il décide de faire bouger les choses par la force et la violence. Greg crée son propre mouvement révolutionnaire et afin de réunir des fonds pour assurer sa lutte et faire une action d‘éclat qui le révèlera aux yeux du public, il se résout à commettre un hold-up avec comme seul complice Ellen, sa petite amie Jane étant contre le principe.
Malheureusement l’attaque de la banque vire à la boucherie, deux personnes sont tuées et Greg finit par succomber à ses blessures. Ellen reste seule, traumatisée par ce qu’elle a fait pour l’amour de cet homme qui ne l’a même pas regardé et révulsée par la tournure des évènements. Elle décide de s’enfuir…
L’avis de Shesivan :
Mais que voilà un pitch intéressant concocté par Frank Giroud, le scénariste qui a de la suite dans les idées, le même à qui on doit déjà le dithyrambique Décalogue. Un homme sans doute fasciné par les maths puisque voici une pluie de chiffres…
A vos calculatrices : Destins = 14 volumes / 2 ans. 13 scénarii + 14 dessinateurs (Giroud et Michel Durand se chargent de commencer et terminer le bal donc 2 = 1 et puis il y a 2 dessinateurs sur le 3). « Destins » c’est un truc à tiroirs : à la fin du premier volume, l’héroïne, Ellen, sera confrontée à un choix entre deux possibilités, un vrai drame cornélien, mais qui mathématiquement part en vrille puisqu’en fin de compte, elle ne finira par suivre que 5 lignes de vie parce que le tome 1 se splitte en deux, soit le 2 et le 3 qui se splittent en 2 aussi mais là où on commence à ramer c‘est que le 4 se divise bien en 2 mais le 5 qu‘en 1 tandis que les 6 et 7 convergent aussi vers 1 destin, alors que le 8 et le 9 aussi se rejoignent pour finir en 12, que le 10 va directement au 14 (sans passer par la case prison ?), le 11 aussi d‘ailleurs enchaîne vers le 13 qui passe au 14, donc pour essayer d’y voir clair 4 destins venant de 4 destins qui viennent de 2 provenant de 1... Euh… Mais pourquoi tous ces détours si ça finit tout de même par se rejoindre en une fin ? Et si on pouvait passer du 1 directement au 14 ?
Comme un dessin vaut mieux que pleins d’expliquences, je vous invite à vous reporter au quatrième plat des albums, à essayer de déchiffrer cette arborescence bizarroïde pas forcément logique.
Mais on s’en fiche un peu si c’est réussi, non ?
C’est le cas du présent volume, qui met en place notre personnage principal qui va se compliquer la vie tout au long de ce quatorzologue. Le dessin de Michel Durand est fluide et souple, très réussi sur les scènes d’action. Giroud assure ici le scénario, se « contentant » de jouer le chef d’orchestre pour superviser les 12 albums suivants avant de conclure. Petite ombre au tableau : il est bien rikiki, le mouvement révolutionnaire crée par Greg. Deux femmes Et en plus, il y en a une qui le lâche ! Manque de bol…
Mais revenons plutôt à la série. Histoire de tenir la cadence, une flopée de dessinateurs plus ou moins connus sont engagés : Hulet (Pharaon), Espé (Troisième œil), Mezzomo (Ethan Ringler) entre autres. Idem côté scénaristes : Corbeyran (Uchronies), Valérie Mangin (Le Dernier Troyen), Pierre Christin (Valérian) pour n’évoquer que les plus connus.
Ce concept fait partie d’une nouvelle mouvance : au lieu d’étirer une série sur plusieurs années, au risque d’encourir le découragement du public et sa lassitude, on vous balance une sorte de feuilleton et c’est bien de cela qu’à l’air « Destins» , d’un feuilleton de l’été… qui commence en hiver… mais rassurez-vous c’est l’été dans ce tome-ci…
Bon, c’est pas tout ça, je passe au suivant… quelqu’un a une aspirine ?
Shesivan
Venez discuter de cette BD sur notre forum.