Série: Le dernier des Mohicans
Auteurs: Cromwell / Catmalou
Editeur BD: Soleil
Une chronique BD:
Génération BD
© Soleil
L'histoire de la bande dessinée "Le dernier des Mohicans":
1757, état de New-York. Français et Anglais se battent pour l’appropriation des territoires indiens. Un jeune soldat traverse les forêts infestées d’indiens afin de prévenir le Général et d’empêcher ce dernier de permettre aux deux filles du colonel Munro de rejoindre à Fort William Henry, au cœur des territoires en guerre. Mais avant de réussir sa mission il est tué, scalpé et son cadavre jeté à la rivière… Trahis par leur guide, les deux jeunes femmes et leur escorte sont victimes d’une embuscade tendue par les Hurons. Ils sont sauvés de justesse par Hawkeye, un trappeur élevé par le Mohican Chingachgook, en compagnie de son fils Uncas… Les trois acceptent de conduire les jeunes filles à destination…
L’avis de Shesivan :
La collection « Noctambulle » se veut être une passerelle entre littétature et BD, sorte de cour de récré où les auteurs peuvent choisir d’adapter librement ou pas des oeuvres célèbres. Au même titre qu’Aire Libre (Dupuis) ou Carrément de Glénat, entre autres…
Le premier a essuyer les plâtres fut Riff Reb’s, auteur au nom mystérieux qui adapta un roman de Mac Orlan intitulé « A Bord de l’étoile Matutine ». A présent c’est à Cromwell de nous présenter son adaptation du roman de Fenimore Cooper, sans nul doute son plus célèbre : « Le Dernier des Mohicans ».
Cromwell (Anita Bomba avec Eric Gratien), est une sorte de desperado de la BD, au discours subversif et au trait habité déjanté. Il a créé l’atelier Azylum avec son compère Riff Reb’s…
Scénaristiquement, Cromwell et Catmalou traitent le roman de Cooper à leur façon. Flottant au gré de la rivière, le cadavre d’un soldat anglais chargé d’empêcher que les filles du colonel ne traverse les territoires en guerre sert de fil conducteur à ce récit. Récit découpé en trois actes et treize séquences, chacune attribuée à un personnage du roman, le tout entrecoupé de citations en rapport avec l’intrigue, citations provenant d’auteurs tels que Hugo Pratt.
Graphiquement Cromwell déborde rapidement de l’étroitesse des cases BD, faisant plus dans la peinture que dans la bande dessinée. Impressionné par les peintres de l’Hudson River School - notamment Thomas Cole – qui, influencés par le romantisme peignaient d’immenses paysages… Imaginez, chaque page de ce livre est un tableau peint à la peinture acrylique, réduit parfois en une double page, format à l’italienne… Une couleur, soit brun, bleu ou rouge, agrémentée de grands traits énergiques noirs soulignés de blanc, selon l’intensité de l’action. Un graphisme plein de mouvement, un trait tourbillonnant... Virevoltant… éffrené…
Comme dans le cas du « Noctambulle » de Reff Rib’s’ il s’agit plus d’un roman graphique que d’une bande dessinée.
Seul reproche mais destiné à l’éditeur : je regrette l’utilisation d’un si petit format pour présenter de telles œuvres qui sortent du cadre traditionnel de la bande dessinée !
Hautement recommandé à ceux qui ne veulent pas se contenter de petits miquets…
Le dernier des Shesivan
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