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Acqua Alta # 1
Série : Acqua Alta # 1
Auteur : Schmitt
Editeur : Casterman
Une chronique BD :
Génération BD
© Casterman
L'histoire de la bande dessinée "Acqua Alta # 1":
La saison du carnaval est pour bientôt à Ultréquinoxe, la cité bâtie sur les flots et on attend le dirigeable qui apporte le matériel. Mais le dirigeable est déséquilibré par un mystérieux fret. Ce sont les appariteurs Luc et Mathieu qui sont responsables de ce fret, une boîte étrange qu’ils doivent apporter au maire… une boîte qui n’a de cesse de changer de dimension. Les voilà jetés à la mer, livrés à eux-mêmes… Ils rencontrent le négociant mais sans argent ils ne peuvent embarquer. Il ne leur reste que le chimère-express, le train qui se rend à la cité, bourré de visiteurs avides de fêter le carnaval et d’être autorisé à y séjourner à vie.
L’avis de Shesivan :
L’univers créé par Darla Schmitt est peuplé de clowns, mais des clowns pas marrant du tout, un poil dupont dupond, un poil Orange mécanique et un zeste de la Nef des fous de Turf par-dessus. Sans oublier les décors qui sentent bon le Schuiten et une histoire qui flaire le Peeters. Il y a aussi du Terry Gilliam dans l’air… Et pourquoi pas du Magritte avec ces décors étranges et surréalites ?
De Darla Schmitt on ignore beaucoup ou on sait très peu, biffez la (di)ment/sion inutile... D’où nous vient ce minuscule (par la taille) OVNI (observateur virulent nouvellement identifié) ? *
Nul doute qu’elle a dû s’inspirer des affres de l’administration pour pondre un univers pareil. Mauvaise expérience ou parents fonctionnaires ?
En tout cas Ultréquinoxe, cette cité mystérieuse qui baigne dans les flots d’une mer lointaine et imaginaire a tout d’une administration… Ces personnages aux fonctions étranges et aux vêtements qui rappellent aurtant les bures de moines que les uniformes de soldat, avec un zeste de costumes du carnaval de Venise, parce qu’il est question d’un carnaval, ici… Ces clowns tristes qui vaquent à des tâches mystérieuses… S’il s’agit d’un carnaval, où est la fête ? Et les fêtards qui arrivent par milliers, sont-ils vivants ou morts ?
Et puis ces bâtiments aux longs couloirs aux recoins sans signification, aux impasses et cathédrales. Cité administrative ?
Dans ce récit clair obscur c’est la cité, plus que les fourmis humaines qui la parcourent, qui est l’épicentre de cet « Acqua Alta », à l’instar d’un François Schuiten qui préfère aussi les pierres aux hommes et qui de sa grande silhouette dégingandée a surveillé la frêle dame, marqualt l’ouvrage de sa postface... Un récit et un décorum qui mérite de figurer dans la cartographie imaginaire des cités obscures…
Pour un premier essai, même si c’est en deux parties, c’est franchement réussi. On se laisse porter par l’ambiance plus que par le récit, lequel laisse assez d’ambiguités qu’on peut en interprêter les séquences selon son humeur…
* Mais bon, Shesivan a réussi à briser son identité secrète et vous livre ses confessions écrites dans une interview que vous lirez à la rubrique ad hoc.
Shesivan
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