Série: Dracula #1
Auteurs: Serge Fino, Eric Corbeyran, Heban
Editeur BD: Soleil
Une chronique BD: Génération BD
L'histoire de "Dracula":
Et si Dracula n’était pas mort et sévissait encore à Venise en 1899 ? C’est ce que semble démontrer la mort quotidienne de plusieurs couples vidés de leur sang.
Et si Dracula finalement n’était que la victime d’une enfance sans père dont la cruauté n’est finalement que la résultante d’un grand traumatisme vécu par celui-ci pendant sa jeunesse ? C’est le postulat que Corbeyran et Serge Fino tentent de nous démontrer en faisant intervenir des personnages aussi éminents que Sigmund Freud ou Conan Doyle, le père de Sherlock Holmes.
Après un début d’album où l’on découvre la jeunesse de Dracula, on plonge à sa poursuite à Venise. L’objectif est de l’attraper au plus vite car chaque jour qui passe entraîne de nouvelles victimes. Pour l’affronter : découvrir quel est le traumatisme initial qui l’a fait tomber dans la folie afin de l’y confronter et le mener à sa perte. Toute une équipe s’y emploie au risque de sa vie, appuyé par des médiums et une certaine Letizia Giordano dont les desseins restent ténébreux.
Mon avis:
Si la mise en place de l’histoire peut paraître au départ un peu lente ou compliquée, on accroche assez vite à cette ambiance assez glauque. Le grand mérite de ce premier opus (qui devrait en comporter trois) est d’éviter de tomber dans le caricatural. Dracula n’est pas le monstre qui se gave d’hémoglobine mais aussi l’enfant qui semble victime d’événements qu’il n’a pas choisi. Au contraire, on le devine plutôt qu’on ne le voit. Les « héros » qui luttent contre lui ne sont pas non plus parfaits : ils se trompent et peuvent adopter une attitude hautaine ou équivoque qui pose la question de leur véritable motivation.
Le dessin de Serge Fino adopte bien cette ambiance sombre, pas de beau ciel bleu ou de grande lumière, tout n’est que grisaille et quartiers sombres. Il n’en fait pas de trop mais bien assez pour rentrer dans un contexte angoissant où la mort n’est jamais très loin.
Un très chouette album qui donne envie de lire la suite afin de savoir quel rôle jouent très précisément tous les personnages, sous quelle personnalité va se présenter Dracula et quel est l’événement qui a engendré chez lui une telle cruauté. Personnellement, j’aurais été encore plus satisfait avec un peu plus d’humour et un couverture (très jolie soit dit en passant) un peu plus en rapport direct avec l’histoire mais je salue bien bas cette création très originale et bien nuancée du monstre qui n’a pas fini de montrer toutes ses dents !
Phylact