L'histoire:
Tout commence dans un petit village à l’apparence tranquille, un sérieux problème va cependant vite se poser. Un dénommé Léo se dédouble et se révèle être l’auteur d’un roman, auteur de roman qui est par ailleurs atteint d’un cancer …
On découvre alors que les personnages du petit village ont été créés par Léo et, au fur et à mesure que la santé de celui-ci se dégrade, les villageois perdent eux-mêmes la mémoire et Léo maîtrise de moins en moins leur cadre de vie. Léo se retrouve confronté à ses propres personnages qui lui renvoient en pleine face la vie dans laquelle ils se trouvent…

Alice, la sœur de Léo va mettre fin à la vie de son frère dans l’espoir d’enrayer le processus de destruction des personnages qui a été enclenché. Une fois celui-ci décédé, on se rend compte qu’Alice avait traumatisé son frère pendant son enfance, celle-ci étant mêlée à la noyade d’un camarade.
Mon avis:
Le résumé de l’histoire monte bien qu’on est très loin de la série Mélusine ou de Mister Président, figures de proue du dessinateur. Ici, l’humour n’a pas sa place et Clarke se révèle un auteur impitoyable lorsqu’il se lance dans la bande dessinée pour adultes. Les personnages se dévoilent, tourmentés et anxieux face à l’incertitude du futur.
Le Lombard et sa collection Signé ne se sont pas trompés lorsqu’ils ont fait confiance à l’auteur pour cet album, il faut dire que Clarke avait déjà signé Luna Almaden chez Aire Libre et qu’il avait déjà montré tout son éclectisme dans des genres très opposés (humour jeunesse et drame adulte). On est proche d’une certaine noirceur (ambiance très sombre) et même très proche lorsque l’on voit la page 57 de l’album (une planche noire, sans dessin). Les lumières ne se rallument qu’avec l’épilogue…
J’ai bien apprécié le style très personnel de Clarke et cela ne m’a pas dérangé personnellement de ne pas comprendre tout de suite les tenants et aboutissants de l’histoire, l’auteur laissant malicieusement son lecteur dans des brumes épaisses. Je ne suis d’ailleurs pas certain d’avoir tout bien compris tant ce jeu complexe d’histoire dans l’histoire brouille les pistes !
Et si finalement, nous étions tous des personnages pensés par un auteur à la santé déclinante dans un monde créé pour nous, qu’elle sera notre avenir le jour où cet auteur ne sera plus là ?
Phylact