BD Classic

Le 30 mars 1904, du côté de la place du Grand sablon, naissait le petit Edgar Félix Pierre Jacobs…

Avis de Shesivan

Tout commença par une tempête dans un verre d’eau, cette histoire de procès ou que sais-je parce que Média Production se sentait marché sur les pieds, La Marque Jacobs paraissant en même temps que le dernier opus de Sentes et Juillard. Oui, une tempête dans un verre d’eau… car les deux ouvrages sont incomparables. La Marque Jacobs est une biographie d’E.P., laquelle souffre immédiatement de sa comparaison avec celle d’Hergé par Stanislas, Fromental et Bocquet, un ouvrage iconoclaste et pétillant malgré le fait qu’en tant qu’être humain l’auteur de Tintin n’a pas ma sympathie à cause des siennes pour le côté obscur de la deuxième guerre mondiale… Les auteurs des Aventures d’Hergé ont réussi à faire de l’homme un personnage de BD. Quant à Jacobs… la seule chose que l’on ressent à la lecture de l’ouvrage est que E.P. était loin d’être un personnage truculent, plutôt effacé et terne qui finira son existence seul et abandonné de tous, comme un chien… Rodolphe, scénariste au CV bien garni, a pris le parti de raconter l’existance de Jacobs par tranches de vie, ce qui explique un côté assez décousu et le fait que les moments censés être humoristiques tombent à plat. Quant au dessinateur, Louis Alloing, il nous vient de la BD pour enfants et a tout naturellement mélangé son style personnel avec celui de Jacobs. Cela donne quelque chose d’hybride qui est plutôt gâché par les aplats de couleurs ternes sensés accentués le côté ligne claire. Quant aux décors bruxellois dans lesquels évolue l’auteur, il s’est abondamment documenté de celles prises en 1958, l’année où Bruxelles était la capitale du monde grâce à l’Expo 58, par le photographe hollandais Cas Oorthuys. N’empêche, si vous voulez vous faire une idée rapide de la vie d’E.P. Jacobs, vous pouvez toujours vous pencher sur ce livre, sinon préférez un Opéra de Papier, biographie très complète. Mais il y a moins d’images…

Shesivan