Série: Marivaudevilles de nuit
Auteurs: Martin Veyron
Editeur BD: Dargaud
Une chronique BD: Génération BD
Marivaudevilles mérite bien son nom. Comme un vaudeville où les portes claquent et laissent apparaître l’amant de l’un et de l’autre, la bande dessinée passe d’un couple à l’autre, d’un amant à l’autre, d’une histoire à l’autre,…
Tous se cherchent dans une relation amoureuse voire sexuelle et se lancent dans de grandes considérations philosophiques sur la vie et sur la relation homme-femme. Certains reprochent à leur mec d’être trop romantique, d’autres reprochent à leur femme d’avoir accepté les avances d’un autre alors que ce sont eux-mêmes qui les ont emmené dans une boîte échangiste…
Voici un bouquet (pas toujours très fleuri) des phrases que l’on côtoie : « ma queue est amnésique, pas mon égo », « je donnerai ton prénom à un des enfants que je ferai ailleurs puisque tu ne veux pas m’en faire », « j’ai un souci avec toi, tu fais l’amour comme une femme, ça te pose un problème ? je veux dire comme une épouse » et « la preuve que je t’aime c’est que juste avant nos rendez-vous, je sue de ma raie ». Poésie, quand tu nous tiens!
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Vous l’aurez compris, Martin Veyron est encore tombé dans son domaine de prédilection : la provoc’ triviale et un peu (voire beaucoup) crue qu’il manie avec une dextérité dont il a le secret (qui n’est pas sans rappeler « L’amour propre ne le reste jamais longtemps »). Si on le prend au premier degré, on referme le livre dès la troisième page. Si on prend le temps d’apprécier le second degré et son envie de caricaturer la relation homme-femme, on se prend à apprécier cet humour caustique et on se dit qu’il n’est peut-être finalement pas loin d’une certaine réalité. La caricature n’est-elle pas un reflet de la réalité ?
L’auteur présente l’originalité de ne pas construire un scénario classique dans le sens où il n’y a pas un héros de références mais une succession de quidams qui étalent leur état d’âme, leurs frustrations et leurs envies. On se dit que l’auteur aurait pu y aller davantage en finesse et en profondeur mais en même temps on est content d’avoir été trimballé d’une relation foireuse à une autre comme le voyeur que nous nous défendons d’être…
Une bande dessinée oirginale et sarcastique qui ne laissera pas son lecteur indifférent !
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