Série: EL SPECTRO #2
Auteurs: YVES RODIER, Antoine Frédéric
Editeur BD: Le Lombard
Une chronique BD: Génération BD
Troquant son collant de catcheur pour une combinaison de pilote, El Spectro participe à la Trans-Amazonie, grande course automobile qui suit le fil du tumultueux fleuve Amazone. Quels périls se dresseront sur sa route ? Qui est cet adversaire surgi de son passé ? Quelle est cette légende de la "forêt qui dévore les camions" ?
La couverture procure indéniablement un sentiment de nostalgie. Nous voilà soupirant d’aise et de bien-être à l’idée de découvrir une histoire comme on savait si bien les faire dans les années 50-60, l’âge d’or de la BD belge, une époque où les têtes blondes couraient à la librairie se procurer l’un Tintin, l’autre Spirou et s’extasier sur les dessins de Franquin, Will, Peyo, Graton et j’en passe. La couverture d’El Spectro est une réussite : sur fond jaune, un accident de voiture spectaculaire auquel assiste notre héros masqué aux traits marqué par l’inquiétude. Ouvrons l’ouvrage et découvrons la page de garde qui rappelle celle des Bob Morane de Marabout : « le monde est mon royaume » semble répéter El Spectro… Les illustrations éparpillées sur les continents nous invite à des aventures qu’il a vécues mais pas encore relatées… La page titre nous replonge immédiatement dans les années 50-60 avec le design très réussi de l’illustration.
Il est temps de se plonger dans l’aventure. Trans-Amazonie. Voici donc El Spectro, catcheur de lucha libre de son état, lancé dans une course automobile qui s’enfonce dans la forêt amazonienne. Mais les dangers sont multiples, le catcheur noir revient narguer notre héros, plus menaçant que jamais. La forêt aussi, qui se rebelle contre les éléments mis en place par les hommes et finira par se venger d’avoir été malmenée au nom d’un progrès qui relègue loin derrière les ambitions aveugles faites au nom du progrès. Quant au régime bananier en place, si il n’est pas une menace réelle pour notre héros, son arrogance finira par se retourner contre lui.
Voici une aventure qui se lit d’une traite et nous rappelle Tif et Tondu (plein gaz) et Michel Vaillant, dont les avroumtures créées par Jean Graton émerveillèrent sa jeunesse. Rodier est stylistiquement autant du côté d’un Walthéry avec le coup de patte de Will, un style rétro école de Marcinelle très fluide.
Scénaristiquement Antoine Frédéric nous ramène à la même époque, une époque où on nous balançait de l’aventure avec moult rebondissements, saupoudrés de touches d’humour sur fond de camaraderie saine et virile !
Bref, n’ayez aucune crainte à lire Trans-Amazonie, si ce n’est celle de retomber en enfance ! Et tant que vous y êtes, osez le premier tome d’El Spectro : Les Mutants de la lune rouge dont la qualité est égale à celui-ci, malheureusement desservi par une couverture trop sombre.
El Shesivano