Série: H.M.S. - His Majesty's Ship
Titre: Les Naufragés de la Miranda & Capturez la Danaë
Dessin: Johannes Roussel
Scénario: Roger Seiter
Couleurs: Johannes Roussel
Editeur: Casterman
.
Titre: Les Naufragés de la Miranda & Capturez la Danaë
Dessin: Johannes Roussel
Scénario: Roger Seiter
Couleurs: Johannes Roussel
Editeur: Casterman
La série « H.M.S. – His Majesty Ship » dont le cycle n’a pas été précisé par ses auteurs se compose actuellement de deux albums. Néanmoins, lorsque l’on connaît la méthode de travail (par diptyques) du scénariste Seiter, on peut en déduire dors et déjà que le prochain volet de cette histoire se composera également de deux albums.
Mais de quoi s’agit-il ?
Il s’agit d’une saga avec enquête policière se déroulant fin du XVIIIème siècle sur des navires de hautes mers de la marine de guerre anglaise.
Les Naufragés de la Miranda – tome 1 (2005)
L’histoire commence en septembre 1795, trois navires anglais, la Danaé, la Miranda et le Thames, sont pris dans une tempête. La Miranda sombre et les survivants trouvent refuge à bord du Danaé (vaisseau de guerre escortant les deux autres navires marchands). Une jeune femme et deux riches marchands faisant partie des naufragés disposeront de cabines particulières et occuperont une place à la table du commandant. Ensuite durant le voyage, un marin tombe à la mer. John Fenton (héros de l’histoire), jeune médecin fraîchement diplômé, qui a été embarqué de force après avoir été accusé à tort du meurtre d’un juge se retrouve à bord en compagnie des vrais meurtriers. Avec l’aide de marins chevronnés avec lesquels il s’est lié d’amitié, il mène son enquête. D’autres meurtres et disparitions ont lieu et Fenton lui-même est attaqué dans le but de lui voler une tabatière dont il s’est rendu propriétaire suite au rachat des effets du marin tombé en mer. Le commandant ayant alors appris qu’il était médecin le nomme chirurgien de bord et lui permet de continuer ses investigations.
Capturer la Danaë ! – tome 2 (2006)
Dans les bureaux parisiens des services secrets français, un officiel de la Convention demande des explications à deux subalternes quant à certaines grosses dépenses effectuées. Ils expliquent qu’un vaisseau anglais dissimule à son bord, à l’insu de son propre équipage, un secret d’importance qu’ils doivent absolument récupérer d’urgence. Le deux hommes expliquent qu'ils ont financé une opération pour reprendre ce navire qui fut capturé par les Anglais en 1793 et qui contient quelque chose d’extrêmement important constituant un secret d'état. En mer, la Danaé vit d’étranges événements, des bruits inexpliqués résonnent au plus profond de la cale. Et puis lors d’une confrontation armée avec des navires français, le commandant est tué. Son successeur est ensuite empoisonné. Le nouvel officier de commandement fait arrêter Fenton. La femme, les marchands, les assassins et l’officier semblent bien faire partie d’un complot permettant de prendre le contrôle du navire et de rechercher et trouver la précieuse cargaison. Néanmoins, l’officier et la femme, complices forcés, vont tenter de réagir. Fenton libéré prend la tête d’un groupe de marins pour empêche la fuite des comploteurs. Le navire est repris en main et Fenton soigne l’officier. Après avoir fait escale, la Danaë prend la direction du retour au pays.
Johannes Roussel est né le 13 mars 1963 à Stuttgart et s'est établi en
Alsace en 1978. Musicien, dessinateur industriel, webmaster, il a également travaillé dans le marketing. En 1989, Il collaborait déjà avec Messieurs, Seiter et Guth pour réaliser sa première œuvre : « Après un si long hiver ».
Son trait parfois inégal surtout au niveau des visages des personnages reste réaliste lorsqu’il touche aux navires. Les dessins sont traditionnels (crayon et plume à encre).
La mise en couleur et l’éclairage effectués à l’ordinateur sont différemment appréciés. Néanmoins, l’intensité des couleurs et des éclairages ont été influencés par une visite de Johannes sur et dans le dernier navire existant flottant de la « Royal Navy » datant de l’époque : le HMS Victory. Le vaisseau de guerre français de 74 canons y est également bien représenté.
L’animation (mers déchaînées et tempêtes) et les actions liées à la vie sur un navire de guerre (branle bas de combat, tire des canons, manœuvre des voiles,etc…) sont intenses réalistes. La présence de planches panoramiques constitue également une plus-value visuelle.
Heureusement que l’on trouve encore tout de même certain dessinateur « assez fou » pour oser se lancer dans le dessin de navires du XVIII eme siècle !
Roger Seiter est né le 03/05/55 à Strasbourg. Historien de formation, il travaille aujourd'hui comme conseiller principal d'éducation. Il commence son oeuvre de scénariste en 1989, avec "Après un si long hiver" aux éditions La Nuée bleue.
Habitué des intrigues policières telles la série « Fog », il s’est encore amusé ici à distiller les indices de manière progressive en maintenant le suspens jusqu’au bout. De même qu’il est difficile de prévoir le sens qu’il donnera à son prochain diptyque.
La description de la vie des marins à bord de ces navires de hautes mers est décrite de manière précise et réaliste.
Intéressé par les récits maritimes et par le contexte :
- Je vous conseille :
o de lire la série « L’épervier » ;
o de lire l’ouvrage « Les Passagers du Vent » de Bourgeon ;
o de surfer sur le site internet « Ancre » relatif à la marine française ;
o de lire l’ouvrage ou de visionner le film relatif à l’histoire du HMS Bounty ;
o de visionner le film Master and commander avec Russel Crowe ;
Complément d’infos :
1. HMS est le préfixe placé devant le nom des vaisseaux de guerre armés de la Royal Navy. Cela signifie His (ou Her) Majesty’s Ship. La Belgique n’utilise pas ce système de préfixe, mais beaucoup d’autres nations le font comme les Etats Unis par exemple ou les navires ont le préfixe USS pour United States Ship.
Par exemple, le HMS Beagle eut Charles Darwin à son bord.
Par exemple, le HMS Victory, mis à l’eau en 1765 a participé à la bataille de Trafalgar. L’amiral Nelson qui le commandait a d’ailleurs été tué durant le combat. Ce navire a été entièrement restauré et l’on peut le visiter à Portsmouth. C’est un témoignage unique de cette période.
2. Pourquoi le marine anglaise était-elle aussi efficace et redoutée ?
Une discipline de fer, des punitions corporelles. Cette discipline associée à un entraînement rigoureux permettait aux navires anglais de faire recharger les canons et de faire feu plus rapidement.
L’ambiance à bord de ces bagnes flottant est rythmée par les quarts, l’organisation sociale inflexible, les luttes entre bordées et les coups de couteaux qui pleuvent dans les fonds de cale…
3. Qu’est-ce que la « Presse » dans la marine ?
A court de marins pour faire fonctionner sa flotte, la marine anglaise a imaginé La Presse : des commandos de brutes chargés d’embarquer de gré ou de force tous les hommes valides qu’ils pourront trouver sur leur passage. Il y a eu plusieurs mutineries, la plus connue étant celle du Bounty. Les marins revendiquaient de meilleures conditions de vies.
Bonne lecture aux aficionados du genre!