Série: Jeu d'ombres #1
Auteurs: Loulou Dedola, Merwan
Editeur BD: Glenat
Une chronique BD: Génération BD
Présentation du livre
A Lyon, aux quartiers des Clochettes et des Minguettes, les esprits des jeunes banlieusards s'échauffent à la moindre suspicion d'une dérive policière sur l'un des leurs. Alors quand le bruit court en soirée que la BAC a tué Amine pour lui voler son matos de drogue, la nervosité et la colère des jeunes montent en puissance. C'est à Cengiz Koçak, brillant étudiant en droit que l'on doit le désamorçage de cette situation tendue. Grace à ses talents de médiateur, ce fils d'immigré turc a permis d'éviter que les jeunes et la police ne s'affrontent sans raison. Cette bravoure lui vaut l'attention des autorités municipales qui voient en lui une nouvelle recrue charismatique prompte à calmer les tensions. Au côté de Viviane, son amoureuse, Cengiz met alors sur pied une association pour aider les jeunes des quartiers sensibles de sa ville. Une seule ombre au tableau: l'emprisonnement en Turquie pour trafic de drogue de son frère aîné Sayar, ex caïd de la cité.
L'avis de Gladys
C'est au cœur de la banlieue Lyonnaise qu'il connaît bien pour y avoir grandi que le scénariste Loulou Dedola a choisi d'ancrer son nouveau récit. A travers une intrigue policière et familiale façon thriller, l'auteur jette un regard objectif, libre de tout manichéisme sur les quartiers populaires des banlieues françaises. Il ne force pas le trait et propose dans son histoire plusieurs façons de voir ces quartiers. Certes il y a de la criminalité, mais il y a aussi de l'engagement social et de l'activisme politique de la part de certains banlieusards pour faire bouger les choses positivement. Cengiz Koçak est de ceux-là et sa bravoure lui vaut l’appellation de "gazi: héros éternel".
Si le récit est bien mené, l'emploi approprié mais répété de termes argotiques, aurait nécessité à mon sens un petit lexique en fin d'album ou tout du moins une traduction en bas de case à l'image de ce qui a été fait pour la traduction de phrases en turc.
De son côté, Merwan (le Bel Age, L'Or et le Sang,...) nous gratifie d'un dessin travaillé à la plume et au lavis d'aquarelle aux tons très sombres ainsi que d'une mise en scène dynamique avec un côté assez cinématographique. Le tout confère au récit une sensation d’authenticité même si il ne s'agit là que d'une fiction.
Prévu en deux tomes, la suite ne saurait tarder: elle est attendue pour mi-janvier 2017.