BD Classic

Lors d’une sortie à la patinoire, Antoine est bousculé par une jeune femme, Eloïse. Plutôt bourru, ce vétérinaire veuf propose à Eloïse de lui donner des cours de patinage chaque mercredi pour se faire pardonner de sa chute. Et lors de leurs échanges et discussions, ils se découvrent pas mal de points communs comme l’amour des animaux, l’alimentation végétarienne, les musées… Eloïse, mariée avec Marc, ne lui raconte pas qu’elle voit cet Antoine pour lui donner des cours de patinage et pour des sorties au musée, mais elle ignore que de son côté Marc voit aussi quelqu’un; sous le couvert de partir faire son jogging, dont il revient sans avoir transpirer, Marc consulte en réalité en cachette un psy car il vit mal le décès de son père survenu six mois plus tôt. Le couple Eloïse et Marc bat de l’aile et les situations tendues se multiplient…

Mon avis

Aaah, un titre écrit spécialement pour moi, car oui oui en effet je suis l’homme (presque) parfait (bon j’espère que ma femme sera d’accord lorsqu’elle lira cette chronique ?)

Le pitch m’a d’emblée séduit. Une jeune femme dont le couple bat de l’aile se laisse séduire par un homme qui est en réalité le psy de son mari, et qui de ce fait connaît toutes les facettes de cette femme dont il a donc le mode d’emploi de la séduction !

Au départ, le scénariste Bernard Jeanjean (sic !) est auteur et réalisateur de films. Il est obsédé par les sujets autour du couple et des relations amoureuses et il avait écrit ce scénario pour un film qui n’a pu être tourné. Ayant déjà adapté au cinéma la Bd de Jim « L’érection », il s’est tourné vers Bamboo pour adapter son synopsis en bande dessinée.

Puisque le sujet traite des relations amoureuses justement, inévitablement on ne peut s’empêcher de penser à Jim. Lui aussi aurait pu tout à fait écrire dans le même registre et nous servir également un chouette récit. Tout l’art de Jeanjean réside dans le fait qu’il nous sert une double histoire finalement, celle du couple Eloïse et Marc, mais aussi celle du psychologue Antoine qui en parallèle se redécouvre aussi. Finalement, ce récit de 72 pages se déroule autrement qu’on aurait pu l’imaginer et nous découvrons toutes les aspérités de notre psychologue Antoine.

Au dessin, Stéphane Louis (Tessa, 42 Agents intergalactiques, Drones, Ultime étoile, Martin Bonheur) nous délivre une partition dont le trait est facilement reconnaissable. On trouve parfois quelques imprécisons ou imperfections mais la lisibilité et la dynamique de l’ensemble n’en sont nullement altérés, ce qui au final demeure l’essentiel. Car le challenge était bien présent pour lui avec la quantité de dialogues à placer, sans alourdir la trame du récit et laisser le lecteur embarquer dans cette intrigue sentimentale traitant des sentiments amoureux. Mission accomplie, bravo !

Maroulf