Série: SHANDY, un Anglais dans l'Empire
Titre: Agnès & Le Dragon d'Austerlitz
Dessin: Dominique Bertail
Scénario: Matz
Couleurs: Dominique Bertail
Editeur: Delcourt
Série: SHANDY, un Anglais dans l'Empire
Titre: Agnès & Le Dragon d'Austerlitz
Dessin: Dominique Bertail
Scénario: Matz
Couleurs: Dominique Bertail
Editeur: Delcourt
La série « Shandy, un anglais dans l’Empire » dont le cycle n’a pas été précisé par ses auteurs se compose actuellement de deux albums. Néanmoins, certaines rumeurs laisseraient entendre que les auteurs seraient désireux de continuer assez longtemps la série de telle manière qu'ils puissent asseoir l’univers particulier dans lequel leur héros déambule. On pourrait, dès lors, si tout va bien, s’attendre à au moins dix albums.
De quoi s’agit-il ?
….. des tribulations d’un jeune aristocrate anglais vivant au début du 19ème siècle, sous l’empire, qui se perd dans les tumultes de l’amour et de la guerre.
Une série qui fera certainement plaisir aux amateurs de bédés historiques et aux passionnés de la conquête napoléonienne.
Agnès – tome 1 (août 2004)
Paris, 1803. Shandy Ratcliffe, jeune aventurier aristocrate anglais présent en France depuis 2 ans, se trouve dans un de ces salons parisiens embourgeoisés et écoute avec attention le frère Olivier raconter l’histoire d’un magnifique trésor perdu, protégé par un fantôme, qui se trouverait caché dans des ruines situées à Versailles. Shandy s’intéresse également à la belle Agnès, la nièce du frère olivier.
Dès lors, ils décident en groupe d’assister à l’apparition du fantôme. Après rétributions, le fantôme qui est une ravissante jeune femme auréolée d’une lumière aveuglante se dénude devant eux et puis disparaît.
Leur seconde visite dans les ruines débute de manière identique lorsque tout à coup la police Bonapartiste intervient. C’est la débandade générale, Shandy va fuir en compagnie du mystérieux fantôme qui n’est autre qu’Agnès. Ils sont rattrapés par le chef Dorigo qui les accuse de conspiration car Agnès et le frère Olivier travaillent pour des groupes royalistes. Shandy réfute cette accusation et précise qu’au contraire il épouse totalement les idées révolutionnaires et bonapartistes. Malgré ces explications, ils sont d’abord arrêtés et parviennent ensuite, non sans mal, à fuir. Dorigo, en raison de son ambition sans limites fait guillotiner tous les témoins gênants du groupe présent dans les ruines et envoie dans le plus grand secret un groupe d’hommes pour retrouver et réduire au silence les deux fugitifs qui essayent d’atteindre le monastère dès pénitents rouges où ils devraient trouver aide et hospitalité. C’est là que leur idylle se concrétise. Enlevée, droguée et empoisonnée par un groupe de moines assassins, Agnès est libérée par Shandy qui en essayant de fuir, rencontre Dorigo et son groupe. Après avoir provoquer Dorigo en duel, il le blesse mais doit partir en laissant Agnès pour morte. Démoralisé, il décide alors de s’engager dans l’armée française.
Le Dragon d’Austerlitz – tome 2 (février 2006)
Aout 1805, Camp de Boulogne, Shandy s’engage dans la grande Armée de l’Empereur Napoléon. Il est enrôlé dans le corps des dragons commandé par le général Ragon. Un aide de camp de l’Empereur se présente au camp pour préparer sa venue, il s’agit au grand étonnement de Shandy du général Dorigo. Il se rend ensuite compte qu’Agnès, qu’il croyait morte, se trouve en compagnie de Dorigo. Il découvre qu’ils sont amants et qu’Agnès manœuvre également pour qu’il ne soit pas inquiété. L’armée se met en branle en direction de l’Autriche. Lors d’une échauffourée avec des cosaques, il sauve la vie du Général Ragon et est ensuite décoré par l’Empereur lui-même. Il revoit Agnès qui lui explique les détails du pacte qui la lie à Dorigo. Celui-ci très jaloux de Shandy, l’envoi effectué une mission extrêmement dangereuse. Shandy, part seul, se fait intercepter par les Russes qui le malmènent pour le faire parler. Ils découvrent sur lui un faux courrier d’ordres de l’empereur destiné aux troupes et l’emprisonne. Il parvient à s’évader et à rejoindre dans un froid glacial son régiment. Arrivé au camp extenué et glacé, Agnès l’accueille très chaleureusement. L’armée française prend position autour du plateau de Pratzen, la bataille commence et se présente bien pour l’Empereur. Le régiment de Shandy procède à une charge décisive, il tombe au sol suite à un coup de canon et assiste comme spectateur aux massacres de milliers de soldats. La bataille d’Austerlitz est gagnée. Shandy se fait soigner. Agnès est soulagée. …… oui mais d’autres batailles attendent encore la grande Armée !
A quand la suite ?
……. à raison d’un album tous les deux ans, il nous faudra malheureusement faire preuve de patience et sans doute attendre 2008 pour connaître la suite de l’histoire. Qui selon certaines fuites pourrait se déroulée en Espagne. Les spécialistes militaires seront également d’accord pour dire que sous Napoléon, l’essentiel des régiments de dragons, (Shandy en fait partie) servaient en Espagne. Alors ….
Dominique Bertail (né à Tours, le 27/3/1972)
Ayant baigné depuis sa tendre enfance dans un environnement bédé propice en compagnie des Lucky Luke, Tintin, Blueberry,…, il s’inscrit, après son bac, aux Beaux-Art d’Angoulême où il rencontre Thierry Smolderen avec qui il signe son 1er album : « l’Enfer des Pelgram ».
Il compose aussi plusieurs illustrations (Fluide glacial) et réalise des story-board.
Pour le tome II de la série Shandy, il a fait un travail de recherche historique approfondi d’un an sur la bataille d’Austerlitz. Il s’est rendu ensuite à Vienne et sur le site de la bataille d’Austerlitz et y est resté 5 mois durant pour pouvoir se rendre compte de la spatialité de l’endroit et de la stratégie utilisée.
Quel souci du travail bien fait !
Après avoir scénarisé et définit les éclairages, s’aidant entre autres de peintures évoquant la période concernée, il dessine les noirs et blancs à la main et travaille à la palette graphique chaque plan, chaque personnage ou objets importants. Il règle ensuite les variances de couleurs et la luminosité à la manière d’un réalisateur sur un plateau de tournage. En faite, les couleurs mettent particulièrement en valeurs les décors, parfois colossaux, et les personnages. Les cases reprenant des scènes nocturnes sont superbes. C’est du grand art !
Malgré, une certaine angoisse avouée de devoir dessiner les yeux des visages, les portraits sont correctement finis. Les scènes de nus semblent parfois moins accomplies. C’est pourtant une amie comédienne qui a prêté ses traits à Agnès ….mais jusqu’à quel point …… !
Les cadrages de la bataille font aussi penser à des vues filmées par hélicoptère. Ce qui peu surprendre c’est de pouvoir contempler de superbes dessins, parfois même immenses, précis, raffinés et de s’étonner de voir également à contrario des objets presque seulement esquissés.
Il faut aussi avouer que choisir de traiter des guerres napoléoniennes c’est quasiment aussi aller au casse pipe car pour ne pas se tromper dans les modèles, les couleurs et les terminologies des uniformes et des armes de l’époque, il faut sacrément se documenter !
Bel exploit car les amateurs ne sont pas légions !
Ces dessins quoique l’on puisse encore en dire ne laissent pas indifférents.
Autres œuvres :
- l’Enfer des Pelgram chez Delcourt ;
- en solo chez Alain Molet, “l’Homme nuit”, et “L’Homme tableau”,
Matz (Né à Rouen en 1967)
Après une enfance durant laquelle il dévore Spirou & Fantasio, Gaston Lagaffe, Lucky Luke, Blueberry ou Gotlib , et après une licence en droit, il se lance dans l’écriture.
Son premier scénario, Bayou Joey, réalisé avec Jean-Christophe Chauzy, est publié en 1990 aux éditions Futuropolis.
S’inspirant de la littérature romantique et de la peinture du 18ème et 19ème siècle, il crée l’histoire originale et divertissante de Shandy Ratcliffe. Celle-ci commence dans une ambiance frivole et sensuelle pour évoluer ensuite de manière brutale dans un monde où violence, manipulation, mensonge, trahison et guerres ont pris l’avantage. L’action, les rebondissements, la réflexion et le zeste d’érotisme nécessaire sont présents et participent à la réussite du scénario.
Le premier album présente un scénario introductif plus original que démonstratif, mais comme pour chaque début d’intrigue, il faut d’abord poser le contexte. Néanmoins, découvrir cette époque de transition post-renversement de la monarchie est un réel plaisir.
Ce qui peut tout de même étonner c’est voir un anglais épouser les idées révolutionnaires et l’idéal bonapartiste. …… choking no ?
Ce qui peur rendre perplexe, c’est de voir un subalterne de Fauché, ce cher Dorigo, devenir aide de camp de l’Empereur ……. Oui mais c’était tout de même une période très versatile de l’Histoire !
Alors que l’on peut retrouver avec plaisir des personnages historiques clés avec leurs caractéristiques spécifiques tels que le général Kutusov et naturellement l’empereur Napoléon, il apparaît, sauf preuve du contraire, que le général Ragon et l’aide de camp Dorigo ne soit en fait que des personnages de fiction …….
On aurait tant aimé les imaginer présents réellement lors de la bataille !
Quelle bonne idée aussi d’utiliser la piste du faux courrier d’ordre de l’Empereur envoyé aux alliés avant la bataille d’Austerlitz pour les tromper en exploitant le fait qu’historiquement parlant, Napoléon lors de cette bataille a utilisé une stratégie qui lui était inhabituelle.
Autres œuvres :
Avec déjà deux séries très connues à son actif que sont "Le Tueur" en collaboration avec Jacamon et "Du plomb dans la tête" en collaboration avec Wilson aux éditions Casterman, Mirage Hôtel et Cyclopes.
Intéressé par le contexte historique :
- je vous conseille de lire la série bédé « Les fils de l’Aigle » chez
arboris éditions 1994 ;
- je vous conseille de lire la série bédé « Empire» - éditions Delcourt
octobre 2006 ;
- je vous conseille de lire les ouvrages :
o « Austerlitz, 2 décembre 1805 » de Jacques Garnier aux
éditions Fayard – 2005 ;
o « Austerlitz » de David Chanteranne et Renaud Faget aux éditions Perrin – 2005 ;
- je vous conseille de visionner le film « Austerlitz » d’Abel Gance de 1960
qui est en fait plus une narration de la bataille ;
- je vous conseille de parcourir le site internet www.histoiredumonde.net
- je vous conseille de vous lancer dans le jeux vidéo de stratégie en tant
réel « Cossaks european war ».
Complément d’infos :
1. La bataille d’Austerlitz dit aussi bataille des trois empereurs eut lieu le 2 décembre 1805 soit un an jour pour jour après le sacre de Napoléon. Elle met un terme à la campagne d’Autriche avec les Austro-Russes, membres de la troisième coalition. La décision de la campagne fut prise à Boulogne : l’empereur des Français s’apercevant qu’il ne pouvait envahir l’Angleterre par la mer, décida de frapper les autres membres de la coalition sur terre.
Après plusieurs victoires (dont Ulm et l’occupation de Vienne), Napoléon cherchait la bataille décisive depuis quelques jours, alors que les Austro-Russes s’y refusaient, attendant l’arrivée d’un corps d’armée en renfort. Napoléon utilisa une manœuvre inhabituelle car lorsque les forces de Kutusov attaquèrent, il n’accorda à son flanc droit que le minimum de renforts pour résister permettant d’envoyer 17 000 hommes charger le centre adverse. Ce dernier, après une violente fusillade, fut mis en déroute, ce qui sépara l’armée alliée qui recula rapidement.
Cette bataille entre dans la légende de la stratégie et de la communication militaire.
La victoire française fut suivie du traité de Presbourg (aujourd’hui Bratislava, capitale de la Slovaquie), qui marqua la fin de la troisième coalition, consacra la fin du Saint Empire romain germanique et reconnut la souveraineté de la France sur l’Italie.
Forces en présence : 73100 français – 85700 coalisés
Pertes : 1288 morts français – 16000 morts coalisés
La bataille a eu lieu dans l'actuelle République Tchèque. Elle est connue dans le monde entier sous le nom de "Bataille d'Austerlitz", mais la ville Tchèque actuelle s'appelle "Slavkov", cependant les russes parlent de "Avstierlitz".
Il semblerait que "Slavkov" soit le nom d'une ville voisine d'Austerlitz, les deux cités étant réunies, "Slavkov" domina. Mais les allemands conservèrent "Hausterlitz",
2. Napoléon a failli mourir avant la bataille : il voulait vérifier, autant qu'il est possible, les dispositions de l'ennemi et parti dans la nuit, avec une faible escorte d'officiers et de chasseurs à cheval de sa Garde, en direction des positions ennemies, au-delà de Girzikowitz. C'est là qu'en plein no man's land les Français sont assaillis par des cosaques en patrouille. Quelques instants Napoléon, qui a dégainé l'épée, est en grand péril personnel. Mais généraux et chasseurs s'interposent et Napoléon peut regagner les lignes françaises à bride abattue.
Bonne lecture aux afiscionados du genre !