Les oubliés
Dessinateur : Johan Pilet
Scénariste : Jean-Michel Darlot
Coloriste : Barthelemy
Editeur: Kennes
En quelques mots…
Oui, cette petite ado’ qui mange, vit et rêve du métro, qui n’a que peu d’amis tant elle parait en-dehors de notre monde…
Tout s’est enchainé très vite alors : elle découvrit qu’elle était la gardienne des pensées et parti avec son nouvel ami vers son monde natal : Les grands lointains…
En apparence du moins, car la découverte d’un vieux journal de bord d’une certaine Eponine Malvenue, détentrice de nombreux records dans l’aviation du début du XXème siècle va relancer sa curiosité !
Ce qu’on en a pensé…
Après un premier diptyque endiablé posant complètement ce nouvel univers, Jean-Michel Darlot relance son héroïne dans un nouveau mystère qui enchantera les 8-14ans ! Magie et féérie se mélangent très adroitement avec l’univers parisien de son héroïne Ninn, et en l’envoyant sur les traces de son passé !
Ce qui frappe dans ce récit (comme dans les 2 précédents), c’est l’impression que le scénariste distille depuis fort longtemps des petits indices et qui, mit bout à bout, nous ouvrent vers des perspectives assez folles ! Certes, certains d’entre eux sont très gros, on voit venir de très loin la relation entre l’aviatrice et Ninn par exemple, mais bien d’autres sont plus finauds et ce n’est qu’une fois qu’on a saisi l’ensemble de la pièce qu’on découvre leur utilité…. Une vraie mécanique d’horlogerie fine, où chaque petit rouage est indispensable au bon fonctionnement de la pendule…
En parlant de pendule et de temps, ce second récit nous emmène donc 100 ans en arrière, à l’heure des premiers métropolitains et de la grande crue de 1910 qui inonda tout Paris et ses sous-sols. Et là aussi, on se surprend à contempler les représentations architecturales de cette époque ! Les planches de Johan Pilet fourmillent véritablement de détails graphiques de cette époque. Un mot encore sur la technique particulière du dessinateur : sur certaines planches, on a l’impression que son crayonné a survécu à l’encrage ; il utilise aussi beaucoup de tramage (toujours au crayon), ofrant un rendu visuel loin des canons usuels, mais très efficace ! Un pur bonheur pour les yeux !
Ce qui l’est un peu moins -et c’est le seul bémol à cet album- est le chapitre final, beaucoup trop verbeux ; les explications fusent en un long flot intarissable. Certes elles sont nécessaires, mais j’ai trouvé ce dernier acte trop lourd ; il déséquilibre quelque peu l’œuvre, la rendant donc d’un coup indigeste pour les plus jeunes lecteurs…. Dommage !
Au final donc, on tient un ouvrage estampillé « Fantastique Jeunesse » qui soutient sans peine la comparaison avec des séries destinées à la même tranche d’âge, telles « Les enfants d’ailleurs » ou plus encore « Les enfants de la résistance ».
On vous la conseille donc, sans aucune retenue !
Pour en savoir encore plus…
Vous pouvez aussi visionner la vidéo de Kaboom! #24 où l’on découvre la Genèse de cette série en compagnie de ses auteurs.
Enfin, en suivant ce lien, vous pourrez relire la chronique du tome 1, par Gladys.
Milan Morales