Le patient
Dessinateur : Timothé le Boucher
Editeur: Glenat
Mon avis
Ayant découvert un peu par hasard le bouquin « Ces jours qui disparaissent » de Timothé le Boucher, je ne pouvais absolument pas manquer son nouvel album. J’avais véritablement été embarqué dans l’histoire précédente de ce splendide récit intimiste et fantastique (chronique ici ).
A nouveau un one shot pour ce pavé de plus de 290 pages cette fois ! Au fil de ce thriller psychologique oppressant, l’auteur nous entraîne à partir d’un fait divers sordide (l’assassinat de 7 membres d’une même famille dans sa maison) dans une plongée dans la psychologie et le mélodrame.
La jolie psy Anna Kieffer souhaite s’occuper de Pierre Grimaud, pourtant installé dans un hôpital à deux heures de route de chez elle, car six ans auparavant c’est elle qui a suivi le dossier de sa sœur, suspectée du carnage et murée dans un mutisme avant de se suicider. L’occasion pour la psy d’en apprendre davantage et peut-être d’enfin percer le mystère entourant ces meurtres…
A partir de séances d’hypnose, elle parvient à faire revivre à Pierre la nuit du drame. Il évoque la présence mystérieuse d’un homme en noir qui aurait été présent au moment de la nuit du drame, et il pense même revoir cette ombre lors des séances et dans ses rêves… Pierre se confie à sa psy, c’est son rôle, mais une relation ambiguë s’installe progressivement entre eux, basée sur la domination, la séduction et l’attrait commun de l’un pour l’autre.
Timoté Le Boucher ne se limite pas à traiter cette histoire, il fait aussi intervenir un tas d’autres personnes au sein de l’hôpital, multipliant les intrigues parallèles. Pierre se lie d’amitié avec Bastien et Max avec qui il traîne dans les couloirs, tandis que nous suivons également les interrogations de Babette la médecin chargée de Pierre Grimaud, et l’enquête de l’inspecteur qui a suivi le dossier Grimaud.
Le dessin de Le Boucher reste un mix de classique et de tendances manga, et sa colorisation est axée sur des teintes rosées ; il peut se permettre des cases et même des pages entières sans aucun texte, le dessin lisse se suffisant à lui-même.
Mais plus que tout c’est le scénario qui est captivant et qui donne au final une histoire très bien rythmée où ce n’est pas tant la recherche de la vérité mais les rapportes entre les protagonistes sur lesquels s’appuient l’auteur.
Une excellente lecture à conseiller !
Maroulf