Lulu et Nelson
Dessinateur : Aurélie Neyret
Scénariste : Jean-Marie Omont
Scénariste : Charlotte Girard
Editeur: Soleil
Résumé de l'éditeur :
Printemps 1964, à Naples, en Italie. Lucia, dix ans, vit au sein d’une troupe de cirque avec son père, Roberto, et affectionne particulièrement son lion, Cyrus. Mais après un terrible incendie qui a tout ravagé, elle décide de surmonter sa tristesse et d’échafauder un plan… Des lions, il y en a en Afrique du sud !
Jamais à court d’idée, elle fugue et embarque à bord d’un cargo, avant d’être rejointe in-extremis par son père.
À leur arrivée à Durban, ils découvrent un pays en proie aux inégalités. Happés par une manifestation malgré eux, Roberto qui tente de défendre Nelson, un jeune garçon noir battu par un policier sans scrupules, se fait arrêter…
Lulu et Nelson que tout tend à séparer se retrouvent unis autour d’un même combat : la quête de la liberté.
Avis :
Je viens de refermer cette superbe BD qu’est Lulu et Nelson, et c’est sur l’air de « Have a Little Faith In Me » que j’entame cette chronique, une chanson qui selon moi semble adaptée à cette histoire…
Parlons d’abord de cette talentueuse illustratrice de 36 ans, Aurélie Neyret, nous ayant déjà offert de merveilleux tableaux avec Les Carnets de Cerise où elle illustrait les aventures d’une petite fille de 11 ans rêvant de devenir romancière. Ma fille de 9 ans apprécie fortement cette série du coup, lorsque j’ai vu qu’elle collaborait avec de nouveaux auteurs sur Lulu et Nelson, il ne m’en fallait pas plus pour réclamer mon dû !
Je ne savais pas quel était le sujet de cette BD, j’ai été attirée par cette magnifique couverture avec deux enfants et un lion blanc courant dans la nuit…. Ce n’est que lorsque je l’ai tenue en main que je me suis rendu compte de la beauté de cette édition. Titre et résumé embossés, vernis repéré sur certains éléments et quelques notes d’argent. Magnifique ! C’est un très bel ouvrage !
Puis, j’ai ouvert le livre et là, bam ! Tout y est. Les tons, la lumière, la douceur, la façon de découper les cases, le talent…. Et je me suis laissé emporter dans ma lecture tout en appréciant les merveilleux dessins d’Aurélie…
Emporter par la lecture, c’est le cas de le dire. Avant d’avoir pu l’ouvrir, il a bien entendu fallu que ma fille fasse valoir son droit de jeunesse ! Après tout, c’est à la base pour elle que je l’ai demandé. En une soirée blottie dans son lit, elle dévora littéralement l’ouvrage pour me dire le lendemain matin : « Maman, c’est trop nul qu’il n’y en ait qu’un ! ». Mais après sa lecture elle ne m’avait parlé que des lions… Je m’attendais donc à une histoire sur les lions !
Des lions, bien sûr qu’il y en a dans cette histoire car notre grand-mère Lulu était fille de dompteuse dans son enfance (c’est elle qui raconte son histoire à sa petite fille). Mais au-delà de ça c’est une véritable histoire sur l’apartheid que nous livrent les auteurs Charlotte Girard et Jean-Marie Omont. Ce dernier l’explique d’ailleurs sur l’une des premières pages du livre : « A ce livre feuilleté par ennui en cours d’Histoire, un jour de 1985, me révèlant l’abominable régime de l’apartheid ».
Cette petite fille blanche (italienne) qui part en 1964 pour trouver des lions, va découvrir un nouveau monde, l’Afrique du Sud et se retrouver face à un peuple en crise où les blancs prennent le pouvoir et les noirs sont traités de « singes ». Et on lit, on lit et on se rend compte que cette BD raconte de façon tout à fait naturelle et pédagogique, les faits qui se passaient en ce temps-là par la bouche de Nelson, un enfant noir de son âge qu’elle rencontre là-bas.
En refermant le livre, mes pensées ont continué à défiler et je me suis souvenue que la mère de la petite fille de Lulu s’appelait Hope. Du coup, la fille de Lulu « Hope » étant métissée, serait-ce ce à quoi je pense ? Serait-ce une partie de l’histoire qui sera racontée plus tard ? A voir…
Tout ça pour dire que, même si je pensais que ce livre était pour ma fille à la base et bien il m’a touché au cœur et je le recommande chaudement !