La Chrysalide des Coeurs
Scénariste : Jérôme Hamon
Dessinateur : ZAKO Suheb
Editeur: Soleil
Londres, XIXe siècle. Au coeur d’une cité ouvrière, Cathleen Sachs, l’énigmatique propriétaire d’une mine de charbon, serait à l’origine de plusieurs disparitions d’enfants, dont Eliott, le petit
frère de la jeune Indira. À l’intérieur de la mine, elle va tout tenter pour le sauver, au risque de devoir se confronter à la maîtresse des lieux et par là même, à son exceptionnel destin.
Il y a déjà un peu plus de 2 ans et demi, j’avais le plaisir de découvrir ce diptyque steampunk, aux allures étranges avec le mélange mélancolique de son graphisme et la rudesse du propos.
Je vous l’avoue, je ne l’attendais plus, mais le voilà, sorti un peu de nulle part, beau et de fière allure, tout en dorure.
Indira est à la recherche de son frère Eliott et pourrait toucher au but. Cependant, elle est loin de se douter de toute la trame qui se cache derrière l’exploitation de ces enfants dans l’usine. Peu à peu, les personnages se dévoilent, les langues se délient et cela va de surprise en surprise.
La relation entre frère et soeur lie toute l’intrigue de cette histoire sur plusieurs niveaux et au travers du temps. Cela pousse chacun dans ses propre retranchement et des sacrifices devront être fait, c’est certain.
Comme pour le premier tome, l’histoire est condensée à son maximum afin de respecter la dynamique imposée des deux tomes. Le style très poétique, enveloppé de tons pastels et suspendus se confronte à une histoire toujours plus sombre où la tension est grandissante, presque étouffante. De nouveau, ce côté japonisant reste très présent, particulièrement dans les actions. Cela donne à l’ensemble de l’oeuvre une teinte particulière et assez hypnotique.
C’est beau, lisible, précis et détaillé. Il y a la une très belle maitrise de l’ensemble et la lecture est assez prenante. Seul bémol pour être complet: une légère confusion qui arrive avec l’âge des personnages qui personnellement m’a un peu perdu au départ mais sans que cela nuise à la compréhension de l’ensemble.
Au final, Dreams Factory est une belle pépite, qui aura pris le temps de voir le jour. Si le mélange de poésie, de philosophie et de fantastique baigné dans un style victorien vous semble à votre goût, alors intéressez vous au projet « Métamorphose » qui signe ce diptyque, c’est son essence même…