Claude Gueux
Scénariste : Séverine Lambour
Dessinateur : Benoît Springer
Editeur: Delcourt
Là-bas, Claude Gueux s'affirme, malgré lui, comme un leader parmi les prisonniers et se lie plus particulièrement d'amitié avec Albin, un jeune prisonnier. Mais cette situation n'est pas au goût de Monsieur D., directeur du pénitencier qui décide pour réaffirmer son autorité de séparer les deux camarades. Dévasté par l'absence de son ami, Claude Gueux entame un rapport de force dont l'issue tragique semble inéluctable.
L'avis de Gladys
Le procès d'un certain Claude Gueux, condamné à mort pour meurtre en 1832, attire l'attention de Victor Hugo qui termine précisément à ce moment la préface de son dernier roman « Le Dernier Jour d’un condamné », un plaidoyer contre la peine de mort.
L'écrivain décide alors d'en faire un court roman où il retranscrit la vie de Claude Gueux de son entrée dans la prison jusqu'à son exécution en passant par les motifs de son crime et son procès. Il y dénonce les conditions de détention au 19ème siècle, la disproportion manifeste entre les délits commis et les peines encourues, ainsi que la responsabilité et les devoirs de la société envers les criminels.
La scénariste Séverine Lambour s'est emparé de ce roman pour nous proposer cette fidèle adaptation en BD. Tout comme le roman, l'album se lit assez vite car l'histoire est courte et plutôt répétitive, notamment les demandes réitérées à multiples reprises de Claude Gueux, insistant auprès du directeur pour que son ami Albin lui soit rendu.
Le scénario tient en peu de choses mais son intensité en fait sa force.
J'ai beaucoup apprécié le dessin de Benoît Springer, qui restitue l'ambiance sévère des lieux et la vie quotidienne monotone des prisonniers. Le découpage dynamique utilise des prises de vues variées avec quelques beaux gros plans sur les visages expressifs des personnages.
De bonne facture, cette adaptation en bande dessinée m'aura permis de découvrir cette œuvre de Victor Hugo qui je dois bien l'avouer m'était inconnue. Et je ne dois pas être la seule.
Une façon comme une autre d'amener le lecteur à la littérature. Ce fut mon cas, car après la lecture de cet album, j'en ai profité pour lire le roman d'origine.
Comme quoi la BD a bien des pouvoirs !