Jacques Martin, Le voyageur du temps
Monographie écrite et réalisée par : Patrick Gaumer
avec les illustrations de : Jacques Martin
Editeur: Casterman
Le résumé de ce livre, en quelques lignes et selon l’éditeur…
Disparu en 2010, Jacques Martin continue de captiver plusieurs générations de lecteurs. Créateur prolifique, il a marqué les plus belles pages de la bande dessinée franco-belge des Trente glorieuses avec Alix, Lefranc, Jhen ou Arno.
Publié à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance, cet ouvrage de référence est une somme commentée des oeuvres et de la vie du maître.
Réunissant planches inoubliables de l’histoire de la bande dessinée et illustrations jamais publiées, cette monographie s’impose comme la référence incontournable pour tous les passionnés de Jacques Martin.
Ce qu’on en a pensé…
Cette monographie est l’ouvrage ultime pour les fans d’Alix, de Guy Lefranc ou de Jhen, ni plus ni moins !
Cet ouvrage est le fruit d’un très long travail de recherche et d’agrégations d’informations sur l’œuvre complète en bande dessinée de celui qui fut l’un des 4 piliers du IXème Art. Ecrivain et Journaliste spécialiste de la Bande dessinée, Patrick Gaumer est connu des plus anciens pour son incroyable « Dictionnaire mondial de la Bande Dessinée » ou le plus récent « Cauvin, la monographie ». Passionné par la Bande Dessinée dès son plus jeune âge (à 13 ans, il lisait déjà des revues d’études et se créait déjà des fiches sur ses auteurs emblématiques…. Pas étonnant donc que ce jeune dévoreur de livres (il préfère l’appellation « Serviteur de la Bande Dessinée ») commette plus tard des ouvrages aussi complets et référencés que celui qu’il nous présente ce jour.
Cet ouvrage de 416 pages a connu une longue, très longue gestation : 5 années furent en effet nécessaires à Patrick Gaumer pour finaliser ce travail de titan !
Notre seul regret (et c’est un bien grand mot !) est qu’il n’y ait trace d’une table des matières, tant l’ouvrage fourmille d’informations, d’anecdotes et de traces de cette histoire passée. Pour investir pleinement ce livre, nous en avons créée une pour nous. On vous la délivre, en toute humilité évidemment! (les textes en italique sont repris de l’ouvrage).
- 1921-1948 : Les années d’apprentissage : Les premières années de Jacques Martin, de son enfance alsacienne, les années de guerre à ses premières BD qu’il qualifie lui-même de « sous-Tintin ».
- 1948-1953 : D’Alix l’intrépide à La Grande Menace… Naissance d’une œuvre : « C'est là, au cœur de la cité antique, que la légende prend forme. Ou comment une simple planche-test d'Alix, proposée en 1948 à la clairvoyance de Raymond Leblanc, deus ex machina des éditions du Lombard, chamboule radicalement l'existence de Jacques Martin. Le jeune auteur offre bientôt aux lecteurs du journal Tintin l'une des œuvres cardinales de la bande dessinée classique. Pour ce même périodique, il se met au service de chroniques documentées, consacrées à l'automobile et à l'aviation, matrices de la collection « Voir et Savoir », puis lance La Grande Menace, le tout premier épisode de Lefranc, sa deuxième grande série. » C’est aussi durant cette période qu’il rencontrera 2 auteurs déterminants : Hergé, qui le toisera en lui disant « C’est vous Martin ? Vous avez encore du chemin à faire… » et surtout Cuvelier avec qui il restera ami pour le reste de sa vie.
Patrick Gaumer revient aussi sur les échanges assez tendus entre notre auteur et Edgard Jacobs, notamment lorsque ce dernier constate d’étranges similitudes graphiques, de découpage, technique et de personnage (Olrik // Axel Borg).
- 1954-1967 : Jacques Martin et les Studios Hergé, 1ère partie: « En janvier 1954, « Jacques Martin intègre officiellement les Studios Hergé. Il collabore ainsi aux séries Jo, Zette et Jocko, puis Tintin et Milou, en tant que dessinateur et créateur principal. Il n'en continue pas moins ses séries personnelles, enchainant jusqu'en 1967 une demi-douzaine de titres majeurs comme La Tiare d'Oribal, La Griffe noire, Les Légions perdues et Le Dernier Spartiate (quatre épisodes d'Alix), puis L'Ouragan de feu et Le Mystère Borg (deux aventures de Letranc). »
C’est aussi dans ce chapitre qu’est retracé le passage pour les œuvres de Jacques Martin des éditions du Lombard à Casterman, suite à la fameuse polémique de l’édition des futurs Alix en version « brochée » et plus cartonnée…. Pour qui ne connait pas cette anecdote, elle se révèle riche en enseignement sur l’égémonie d’Hergé aux éditions du Lombard !
- 1967-1975 : Des studios Hergé à la reconnaissance critique: « En à peine dix ans, de 1967 à 1975, Jacques Martin enchaîne cinq épisodes essentiels d'Alix : Le Tombeau étrusque, Le Dieu sauvage, lorix le Grand, Le Prince du Nil et Le Fils de Spartacus. Il scénarise également Le Repaire du Loup, un Lefranc dessiné par Bob De Moor.
Témoignant à sa façon des changements qui secouent alors la société occidentale, Jacques Martin livre une œuvre plus libre, plus mature.
Une volonté de s'affranchir des codes qui se traduit aussi par sa séparation avec les Studios Hergé, fin 1972. Un départ qui coïncide avec la reconnaissance critique de son œuvre par le milieu universitaire et la jeune garde de la presse alternative. »
- 1976-1982 : En route vers l’âge adulte: « Devenu un des principaux contributeurs du journal Tintin, Jacques Martin enchaine en solo cinq nouveaux épisodes d'Alix, poursuit sa série Lefranc, reprise graphiquement par Gilles Chalet, puis crée Xan, une nouvelle saga historique se déroulant au début du XV° siècle et illustrée par Jean Pleyers.
Tandis que les Éditions du Lombard cultivent une vision parfois étriquée de la bande dessinée juvénile, Casterman étoffe son catalogue et s’axe vers un public plus mature via sa revue (A Suivre), entraînant de facto une cohabitation parfois tendue entre « Classiques » et « modernes ».
- 1983-2010 : Un univers en expansion: « Les années 1980 scellent le triomphe de Jacques Martin. A un âge, la soixantaine, ou beaucoup songent à se reposer sur leurs lauriers, l'auteur diversifie encore sa production. Tout en poursuivant Alix, Lefranc et Jhen, il crée la série Arno, croquée par André Juillard. Au cours de la décennie suivante, il lance Orion, située dans la Grèce antique, puis Kéos, dessinée par Jean Pleyers et campée dans l'Égypte ancienne. Suivront différents « Voyages », centrés autour de ses principaux personnages, ou bien encore Lois, une série mise en scène par Olivier Pâques et se déroulant à l'époque du Roi-Soleil.
Atteint par la macula, une maladie oculaire dégénérative, Jacques Martin délaisse progressivement le graphisme et forme une cohorte de jeunes collaborateurs qui l'assistent dans ses derniers travaux. Il nous quitte en janvier 2010. »
Milan Morales