Le Pasteur Sanglant
Dessinateur : Gazzotti
Scénariste : Olivier Bocquet
Editeur: Dupuis
L’histoire de ce tome en quelques lignes…
Symboliquement, quoi de pire pour un pasteur que de perdre son ornement religieux ? Où donc est passée la petite croix que David Solomon porte toujours en broche à son costume de Clergyman ? Ce symbole pour un homme de foi est comme la plaque de police d’un officier des forces de l’Ordre : impossible pour un ministre de Dieu d’œuvrer sans son crucifix !
Pourtant, c’est dans la main d’une prostituée de 60ans, tuée dans les bas-fonds de la ville, qu’il la retrouvera ?!?
Quel lien existe-t-il entre notre flic-pasteur et une série de meurtres où les victimes sont retrouvées étranglées avec une page de calendrier agrafée au visage ?
Et que sont donc ces mystérieuses séances de psychothérapie auquel se rend tous les quinze jours David Solomon mais dont il n’a absolument aucun souvenir ?
Un nouveau mystère, une nouvelle enquête pour notre policier new-yorkais !
Ce qu’on en a pensé…
Cette série est chevillée au corps de Bruno Gazzotti ; il faut avouer que la représentation mentale du graphisme de la série n’est pas celui instillé par Dan ou même par son dessinateur originel, Luc Warnant. Bruno Gazzotti a pleinement investi cette série et l’amateur de BD est heureux de le revoir aux commandes de la série.
Le fait aussi de ré-ancrer son héros dans le New-York des années ’90 est de son chef et là aussi, on comprend son désir. (pour preuve, l’auteur a représenté en fin de planche 5 les 2 tours de New York, toujours debouts)
Attention cependant : en figeant ainsi un héros dans une période temporelle, on risque aussi de figer son lectorat, rendant plus compliquée l’arrivée d’une nouvelle génération de lecteurs qui aura plus de mal à y trouver ses repères. Soit, ne boudons pas notre plaisir : Soda est de retour, avec Gazzotti à la planche à dessins : tout le monde est content !
On va éviter la psychologie à 2 balles aussi sur la première page (on voit Mary se faire étrangler par son pasteur de fils) et savourer donc le retour sous les lumières de notre héros. Car il s’agit ici d’un vrai retour, avec tous les artifices scénaristiques liés au bon vieux polar new-yorkais et avec tous les codes propres à la série !
Le scénario est en béton armé, Olivier Bocquet a réalisé ici une première enquête « by Soda » totalement dans les sillons des meilleurs volumes de la série !
Les effluves de l’essence même de la série escaltent directement des cases : tant la crasse de la City que le précipice dans lequel notre lieutenant de police sombre peu à peu…
Si en notre chef, l’identité du criminel était claire depuis le début, on a été bluffé par la mise en place de tous les petits éléments égrainés par le scénariste et qui, mises bout-à-bout ensuite, nous délivrent une résolution finale digne d’un Hitchock !
On a adoré découvrir cette nouvelle histoire de David Elliot Hanneth Solomon. Bruno Gazzotti a trouvé en Olivier Bocquet le parfait successeur à son mentor Philippe Tome ; vivement la suite !
Pour en savoir (encore) + …
Initialement, on avait rédigé une longue introduction sur notre sentiment quant à la politique éditoriale liée à la sortie de ce nouveau Soda. Cependant, à la lecture de cet ouvrage, on a décidé de séparer la politique de l’histoire. Pourquoi jeter l’opprobre sur cet album alors qu’intrinsèquement il est exceptionnel ?
En suivant ce lien, vous pourrez lire ces lignes, sous forme d’édito quelque peu … enflammé !
Milan Morales