Inexistences
Dessinateur : Christophe Bec
Scénariste : Christophe Bec
Coloriste : Sébastien Gérard
Editeur: Soleil
Mon avis
Un très bel objet que ce gros pavé de 152 pages réalisées par Christophe Bec.
Illustrations, peintures, roman illustré, bande dessinée, dessins en noir et blanc, paysages montagneux, hachures et traits, tout cet ensemble compose ce récit post-apocalyptique à couper le souffle ! Bec nous a offert une large palette de son talent pour le plaisir de ses lecteurs qui attendaient son retour au dessin depuis 7 ans (« Les Tourbières noires » paru en 2016) ! Lui-même annonce en introduction que cet album lui a pris 5 ans, entre ses divers projets en cours (Prométhée, Olympus, Tarzan, West Legends, Bob Morane, Crusaders, Carthago…).
Après une introduction de Numa Sadoul qui retrace la carrière de Bec et ce qui l’a touché, le livre se décompose en 5 parties de récit, dont une partie seulement est de la bande dessinée. Mais l’ensemble constitue bien un tout ordonné dont chaque élément apporte une touche propre à l’histoire. L’impact global se situe toutefois plus dans les superbes dessins et le graphisme que dans l’histoire en elle-même, assez classique mais néanmoins intéressante par ses différentes formes (écriture seule ou mixée au dessin et à la bande dessinée). Du coup, peu d’actions mais plutôt un constat de la situation après-guerre dans un environnement dévasté…
« Frontières irréelles » est une belle succession de grandes cases avec hors texte, et quelques pages s’ouvrant elles-mêmes pour former de superbes illustrations immenses sur 4 pages ! Ce procédé permet à l’auteur de nous offrir des panoramiques extraordinaires !
Suit « Hors Zone » qui se poursuit de la même manière jusqu’à ce que l’on parle d’inexistences pour avoir quelques pages BD.
« L’enfant bleu » se compose de 37 planches de bd "classiques" dans lesquelles on va suivre le parcours de Sol, membre du clan de la Cordillère, qui va quitter son clan et gravir la montagne pour percer le mystère de l’enfant bleu qui semble connaître le passé oublié de la Terre. Et on ne peut qu’être admiratif encore une fois du travail de Bec qui en 14 pages parvient à nous résumer l’histoire de la terre et celle de Sol !
« Métal hurlant » est une nouvelle illustrée qui nous raconte le clan des Drones et celui d’un étrange artefact. Passionnant!
Enfin, « Terra » nous raconte en 24 planches la Terre avant le cataclysme. Mais par le biais de la découverte d’une ancienne salle de cinéma, Bec utilise un procédé narratif original, avec 18 pages de cases en panoramique, comme visionnées sur la toile de cinéma.
Au final, un album original, varié dans son expression, et interpellant pour le lecteur : serait-ce visionnaire (et pessimiste) au vu dont l’Humain traite la Terre ?
A découvrir !
Maroulf