Un train pour la gloire
Dessinateur : Anaïs Bernabé
Scénariste : Lylian
Scénariste : Jim Fergus
Coloriste : Hugo Poupelin
Editeur: Dargaud
Mon avis
En ayant vu que c’est Anaïs Bernabé qui est la dessinatrice de « Mille femmes blanches », je n’ai pas hésité à plonger sur cette bande dessinée. J’avais en effet adoré sa suite de « Sasmira » parue quasi en même temps que « Pluie des corps » et son dernier album « Le champ des possibles » sorti début d’année.
Adapté d’un roman de Jim Fergus (Prix du premier roman étranger en 2000), lui-même inspiré de véritables faits historiques, on y découvre la condition des femmes fin du 19ème siècle et leurs difficultés à pouvoir s’exprimer et s’émanciper.
Pour ce récit, Fergus s’inspire en réalité de la rencontre de septembre 1874 entre le président Ulysse S. Grant et le Chef Cheyenne Little Wolf. Celui-ci propose mille femmes blanches en échange de mille chevaux pour permettre la survie de son peuple et une intégration des descendants dans la civilisation blanche ! Les Américains acceptent, y voyant une occasion de faciliter l’évangélisation des Indiens et la mainmise sur les mines d’or des Black Hills.
C’est Lylian (Quête d’Ewilan, Meto, Géants,.. ) qui adapte brillamment le roman de Fergus pour ce scénario de BD. Outre la condition féminine difficile il y a 150 ans (« Il faut croire que les hommes savent mieux que nous ce qui se passe dans le corps des femmes »), Lylian aborde la sororité, un concept féministe qui désigne la solidarité entre les femmes, inspiré par celui de la fraternité, et nous détaille la vie de l’époque à partir des carnets de May.
Anaïs Bernabé nous offre des dessins splendides, légers, tout en douceur, et qui contrastent parfois avec le propos plus dur de ce livre. Soulignons deux double pages 20-21 et 42-43 avec des cases étalées sur l’ensemble des deux pages.
La colorisation d’Hugo Poupelin est superbe et participe pleinement au plaisir de la lecture.
Maroulf