Série: JUSTICE LEAGUE INTERNATIONAL #1
Auteurs: Keith Giffen et J.M. DeMatteis, Kevin Maguire, Keith Giffen, Bill Willingham et Luke McDonnel, Gene D
Editeur BD: Urban Comics
Une chronique Comics: Génération BD
Histoire:
La Ligue de Justice a fait l’objet d’une totale réorganisation. Cela était devenu inévitable suite aux événements survenus peu de temps auparavant. Très rapidement toutefois des dissensions sont apparues dans la nouvelle équipe surtout avec l’arrivée du nouveau Green Lantern: Gardner, le plus égocentrique, le plus agressif et le plus téméraire de tous les Green Lantern. Malgré des débuts assez difficiles et chaotiques marqués par le départ de certains membres et l’arrivée de nouveaux, une certaine cohésion va finalement s’instaurer et donner naissance à une équipe plus ou moins soudée. Du moins, assez soudée pour affronter des extra-terrestres ayant vécu l’anéantissement de toute vie sur leur planète à cause du nucléaire (sous toutes ses formes). Attentifs à ce que cette tragédie ne se reproduise nulle part ailleurs, ils sont fermement décidés à supprimer sur Terre toute trace de nucléaire au moyen de sortilèges. Mais leur action vient vite perturber les relations internationales dans certaines régions du monde : ainsi le maintien de la paix est fortement compromis entre certains États du Proche-Orient avec la disparition de la stratégie de dissuasion nucléaire ! Cette aventure sera l’occasion pour chacun de bien comprendre que c'est Batman qui tient les rênes, ce qui est une bonne chose. Car même s'il n'a pas de super pouvoirs, tout le monde sait qu'il ne faut pas l'énerver ou le défier, à commencer par Gardner.
Mon avis: Au scénario, Keith Giffen et J.M. DeMatteis débarquent sur cette nouvelle série en se donnant à fond, même s’ils avouent ne pas trop y croire. En effet, ils mettent en scène des personnages plutôt secondaires, à part Batman, ayant une moindre célébrité et traitent l’histoire sur un ton plus léger. Mais comme il s’agit d’une nouveauté, ils espèrent attirer un maximum de monde puisque lors du lancement d'une nouvelle série il y a généralement un fort attrait du public pour les premiers numéros. En réalité, ils aimeraient bien que le succès se prolonge. A la joie et à la surprise générales, c’est ce qui se produit car beaucoup de lecteurs accrochent, suivent et apprécient la série sur la durée. Les scénaristes ont donc réussi leur pari en traitant les personnages sur le ton de l'humour tout en restant assez sérieux et en intégrant des rivalités et des conflits. On en apprend un peu plus sur chaque personnage au fil des épisodes. Les désaccords, les conflits, les nouvelles alliances, tout y est savamment décortiqué et utilisé sans perdre de vue le fil rouge: "Qui d'autre que Batman pourrait diriger au mieux la Justice League internationale ?". Au dessin, voici Kevin Maguire qui à l’époque (fin des années 80) avait déjà fait ses preuves, secondé sur certains épisodes par Keith Giffen, sans doute moins connu que les grosses pointures travaillant alors sur d’autres séries mais qui se fera très rapidement remarquer, devenant par la suite un dessinateur renommé et très sollicité. On comprend le succès de Maguire, ainsi que Keith Giffen, lorsqu’on voit la qualité de ses dessins, clairs, propres, aérés et dynamiques, donnant à chaque personnage une lisibilité parfaite. Ils seront ensuite rejoint par Bill Willingham pour le numéro Annual de la série puis par Luke McDonnell, qui ont tous deux maintenus un niveau de qualité élevé. N’oublions pas de citer les encreurs Terry Austin, Al Gordon, Bob Lewis, Dannis Janke, P. Craig Russell, Bill Wray, Robert Campanelle, Bruce D. Patterson et Dick Giardano dont le rôle, comme toujours dans le comics, est tout aussi important, de même que les deux coloristes attitrés de la série, Gene D'Angelo et Carl Gafford, car tous ont fourni un travail remarquable.