La Vallée des Dieux
Scénariste : David Hine
Scénariste : Brian Haberlin
Dessinateur : Brian Haberlin
Coloriste : Geirrod Vandyke
Coloriste : Brian Haberlin
Editeur: Delcourt
Trois planètes orbitent autour d’une étoile. Deux d’entre elles, Ran et Taya sont habitées par des civilisations en pleine migration qui ont épuisé les ressources de leur monde natal. La troisième, Vienna, est devenue un enjeu pour la survie des peuples qui en ont débuté sa colonisation. Une démarche à sens unique, car tout retour est impossible. Les Tayans cherchent à s’imposer sur ce nouvel eden en répliquant les méthodes qui les ont poussés à émigrer tandis que les Rans la colonisent avec un respect de l’environnement acquis au fil des mauvais choix opérés sur leur planète d’origine. L’intrigue pourrait donc tourner autour de l’affrontement entre une civilisation guerrière et une civilisation pacifiste pour s’approprier un nouvel habitat. Sauf que ce nouvel habitat est déjà occupé par les Lumani, une race indigène gardienne du sommeil des Géants Endormis, qui ne seraient autre que les créateurs de la vie sur ces autres mondes. Le retour des enfants à la maison n’était sans doute pas dans le plan originel. Et comme tous les créateurs, ils doivent s’attendre à ce que leurs turbulentes créatures cherchent à les supplanter.
Voilà un thème bien intéressant et qui rappelle quelques faits similaires et pas très glorieux de notre propre histoire. Un gaspillage des ressources, une planète à conquérir qui n’en manque pas, disputée par deux peuples que tout oppose et qui s’imposent face aux autochtones présent depuis la nuit des temps. Pour parfaire le tableau, un des peuples, plus pacifique, tente de prendre sa place sans défigurer leur nouvelle planète d’accueil tandis que l’autre, peuple guerrier, brûle, saccage et s’approprie tout ce qui se trouve autour de lui, sans la moindre prise de conscience.
Le fait de passer toute cette intrigue à la sauce steampunk*, amène une couche de lecture encore différente, celle-ci imposant certains parti-pris quant au niveau de technologie disponible au moment de la narration. Il faut simplement accepter les anachronismes et autres bizarreries qui s’imposent à nous dès le départ et se concentrer sur l’intrigue.
Intrigue qui est plutôt bien menée, de manière « droit au but », les scénaristes préférant nous distiller des informations essentielles tout au long de la lecture. L’action arrive très vite et les surprises ne cessent de défiler, sans pour autant tarir la sources de nouveautés et ce jusqu’à la dernière page.
Cette oeuvre est vraiment particulière. Je ne saurais dire si c’est la couleur pastel ultra travaillée mélangée à un encrage très appuyé, sombre et détaillé, ou ce manque de mouvement dans les cases qui fait de chacune d’elles un tableau unique. C’est ma seule remarque sur ce comics, le manque d’effets de mouvement dans les scènes d’actions. Tout reste toujours neutre et parfois noyé dans la couleur. Je rêverais de pouvoir le relire en noir et blanc, le dessin et l’encrages sont juste époustouflants! C’est un choix de technique graphique qu’on fait les auteurs de Sonata et qui pour moi altère quelque peu l’ensemble mais pas au point d’en freiner la lecture! Loin de là. Il y a de bonnes idées, les personnages, monstres et compagnie sont très bien travaillé, sans oublier les décors! C’est un très bon comics steampunk* qui apporte beaucoup de promesses et qu’il sera bon de tenir à l’oeil!
Dernier point intéressant, le livre s’accompagne d’une app pour smartphone compatible pour les deux plateformes et qui permet de passer certaines pages en réalité augmentée, laissant découvrir les coulisses de la création de ce comics, des jeux, tout cela par l’auteur himself!
* Le steampunk est un courant essentiellement littéraire dont les intrigues se déroulent dans un XIXe siècle dominé par la première révolution industrielle du charbon et de la vapeur (steam en anglais). Il s'agit d'une uchronie faisant référence à l'utilisation massive des machines à vapeur au début de la révolution industrielle puis à l'époque victorienne. On y retrouve l'utilisation de matériaux tels que le cuivre, le laiton, le bois et le cuir.
L'expression steampunk, qui signifie littéralement « punk à vapeur », parfois traduite par « futur à vapeur », est un terme inventé pour qualifier un genre de littérature né à la fin du XXe siècle (même si des origines peuvent être trouvées dans des récits de Jules Verne), dont l'action se déroule dans l'atmosphère de la société industrielle du XIXe siècle. Le terme a été forgé à la fin des années 1980 en référence au cyberpunk (terme apparu en 19841).
Le steampunk fait son apparition dans des œuvres littéraires fantastique, de fantasy, d'anticipation et certains sous-genres de la science-fiction. Il devient un genre littéraire, dont l'intitulé a été forgé par allusion au cyberpunk par les auteurs K. W. Jeter, Tim Powers et James Blaylock à titre de boutade2.
Le steampunk est développé par le cinéma, la musique, le dessin et par le mouvement « Do it yourself ». Des passionnés donnent vie à leur personnage grâce à des réalisations artisanales (costume, accessoires, décoration).
Source: Wikipedia.org