Tapi dans l'ombre
Dessinateur : Giovanni Rigano
Scénariste : Bruno Enna
Scénariste : Giovanni Di Gregorio
Editeur: PAQUET
Derrière les troubles du sommeil de Qiro, derrière les excursions nocturnes d’Ester, derrière les murs aseptisés de la fondation REM, derrière les rumeurs qui courent sur Internet... se trouvent quelques vérités !
Une jeune fille emmurée vivante dans un hôpital, après y avoir été hospitalisée pour un contrôle de routine normal : pour beaucoup, il ne s’agit que d’une histoire délirante, mais Ester sait qu’au milieu de sombres fantasmes, des fragments acérés de la réalité sont souvent cachés. Qui peuvent vous faire saigner...
Boogeyman, La Prophétie des Ombres, Souviens toi l’été dernier,… Tous ces films ont un point commun: les légendes urbaines.
C’est sur ce thème que Creepy Past surfe mais avec un ton légèrement différent puisqu’il s’adresse aux ados. Les Editions Paquet semblent vouloir étendre leur catalogue et nous sortent des formats comics tel que l’excellent Sans-Âme (lien ici) chroniqué tout récemment et celui qui nous occupe dans cette chronique. Classé lui aussi dans le genre « aventure » sur leur site (je pense que leur catalogue devrait être reclassé, il commence à manquer de cases en rapport avec leur proposition), c’est clairement un comics pour ado et adulescent qui nous est offert ici. Il fait partie de ce nouveau filon italien dont Paquet nous tire quelques pépites.
Pourquoi pour ado? D’abord par le style, avec un trait rond, plaisant et dynamique et une colorimétrie tout aussi pop. L’ensemble est très sympa et moderne, même si c’est en complet décalage avec le thème… Mais n’oublions pas la cible et donc, ce n’est pas une critique mais un bon choix à mon avis.
L’histoire ensuite. Si je comprends bien, l’idée est de jouer sur les légendes urbaines, connues ou créés de toute pièce, peu importe, avec en fil rouge, le passé de nos deux héros: Ester et Qiro. Les personnages sont très bien développés même si pour ce premier tome c’est plutôt sommaire évidemment. Amener un personnage mytho dans l’intrigue est bien vu je dois dire: comment s’avoir où se situe la vérité et le mensonge dans toutes ses histoires? Cela permet une lecture à plusieurs niveaux qui sera certainement utilisée par les scénaristes à l’avenir.
Après, et c’est une constante pour l’instant dans ce que je découvre chez Paquet, c’est court. Mais pas trop court. Ici, le tome va à l’essentiel, en oubliant pas de brouiller certaines pistes et d’en dévoiler d’autres. Ce qui nous apporte un sentiment de curiosité qui donne envie de lire le deuxième tome, bien joué donc.
Une série d’horreur pour ado? Pourquoi pas? C’est plus angoissant qu’effrayant, les personnages trouveront sûrement écho chez vos zombies d’enfants, avec à la clé une originalité dans le thème et un divertissement assuré.
A mettre dans toutes les mains? Non, bien entendu, on reste sur un thème d’horreur, donc si votre enfant se limite à « Coeur Chocolat » et ce type de belles séries, prenez le temps de feuilleter cela ensemble chez votre libraire favori (parce que je sais bien que vous n’allez plus sur Amazon depuis longtemps hein, le libraire c’est une valeur sûre).
Par contre si votre rejeton vous scie pour voir Stranger Things et autre joyeusetés, oui, mettez lui en main Creepy Past, ça vous évitera peut-être qu’il se transforme à minuit de rage et qu’il saccage la ville entière…