FRANCOIS AVRIL A BRUXELLES

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François Avril, artiste très apprécié dans notre plat pays, a déposé ses pénates dans notre belle capitale, dans un grand loft-atelier à quelques encablûres du centre-ville, un endroit où il peut s’adonner à son art. Il évoque la ville, ses futures expos et peut-être une BD…

J’ai emménagé à Bruxelles il y a deux mois. Je suis à un quart d’heure de la gare, 1 heure 20 en TGV pour Paris, puis dix minutes de marche de la gare du nord à mon atelier ! J’aime Bruxelles, son centre-ville, tout se trouve à proximité ! Changer d’endroit est motivant pour moi, l’énergie de la ville m’inspire, Bruxelles est une sorte de petit New York avec ces lofts, ses sirènes, son exotisme et son architecture…

J’ai aussi un atelier en Bretagne, que je viens de faire agrandir. J’y vais en été, André Juillard est mon voisin.

A la BRAFA ( à partir du 17 janvier) je vais présenter, pour la galerie Petits Papiers, 18 toiles peintes spécialement, des villes et des paysages d’inspiration bretonne. Mais ce sont des endroits inventés, tout comme ces coins de ville qui n’existent pas ou en partie. Ces endroits je les ai vus mais je les refabrique !

A la fin du mois ( à partir du 1er février) j’aurai une expo à la Galerie Petits Papiers Sablon avec Claude Vialat.

Nous avons eu une bonne collaboration ensemble. En fait je le connaissais depuis quelques temps déjà, nous faisons faire nos sérigraphies au même endroit. Marc et Alain de PP sont culottés, ils se sont donnés pour but de provoquer une collision entre BD et art. Je ne le savais pas mais Vialat adore les BD, il collectionne les fascicules des années quarante, il dessine et a fait des affiches de corrida ! Il utilise tous les supports, ses toiles ne sont même pas fixées sur des châssis ! Il travaille tout en abstraction, il « fait » ne pense ni à réussir ni rater son œuvre. Le moindre accident de parcours que ce soit dans la matière où son dessin fait partie de l’œuvre. Il plie même ses toiles comme des nappes !

Je lui ai donc soumis mon travail, très minimal, il s’en est inspiré et je l’ai repris afin de rajouter une petite touche, histoire de me réaccaparer mon œuvre.

A présent, je me rends compte que je peins la plupart de mes toiles horizontalement, même quand il s’agit de faire des vues urbaines des gratte-ciels de New York. Refaire de la BD ? Pourquoi pas, j’ai toujours un projet en suspens sur un scénario de Ted Benoit chez Aire Libre, 20 pages, inachevé…

Mais si je refais une BD je ne serai pas simplement dessinateur, j’écrirai une histoire très importante pour moi, tout ce que j’ai vécu, mes doutes, mes espoirs, une fiction pas une bio. Je suis en fait très attaché aux planches de BD, à leur composition, leur résolution. J’en collectionne. J’adore Macherot. Ce n’est pas de la BD enfantine qu’il faisait, de la BD intelligente, mais il était déconsidéré, comme beaucoup de ses pairs à l’époque. Je respecte les dessinateurs et leur maîtrise de la mise en scène, du temps et de l’espace, leur dessin… LA BD est pourtant un art majeur. D’ailleurs on commence à la respecter, ne fut-ce que pour le pognon qu’elle rapporte !

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