Baltzar 04
Dessinateur : Nakajime Michitsune
Scénariste : Nakajime Michitsune
Editeur: Meian
L’histoire des 3 premiers volumes en quelques lignes…
Celui-ci a maintenant réussi à gagner la confiance du prince héritier du Baselland, France, en devenant son proche conseiller. Afin de jeter le discrédit sur le second prince August, rival de son frère, Liebknecht a manigancé pour déclencher une manifestation armée mais Baltzar empêche que la situation ne dégénère.
... Et celle de ce 4ème volume:
Pris au piège dans l’escalade des tensions politiques entre Weiben & Erzreich, Reiner August Binkelfeld et Bernd Balzar doivent tenir leur engagement vis-à-vis de leur allié : Ils participeront à une expédition militaire à la tête de la toute jeune école militaire du Baselland, contre les troupes du Holbaek, secrètement en cheville avec Erzreich grâce à l’entremise du fourbe Liebknecht !
La guerre est déclarée ; les élèves officiers seront en charge d’un régiment de soldats !
Ce qu’on en a pensé…
Rythme de parution moyen au Japon pour cette série ? 1 volume par an. Si dans le monde de la Bande Dessinée, ce délai est tout à fait honorable, dans l’univers du Manga, on est plus habitué à 3 voire 5 volumes annuels… Fameux différentiel qui n’est donc pas en faveur de cette série !
Pour expliquer cette « lenteur » , tout du moins en partie, il y a une énorme différence entre ces séries produites à la chaine et celle-ci et celle-ci « saute » littéralement aux yeux : chaque planche fourmille de détails, on est bien loin des arrière-plans totalement vides ou tout au plus rempli de trames… C’est bien simple : s’il n’y avait le format et le style nippon, on jurerait avoir en main une planche franco-belge ! Débuté au Japon début 2011, les éditions Meian ont racheté les droits de Baltzar et nous en propose une adaptation française de très haute qualité, comme tout ce qu’il propose depuis 2 ans.
Sur le fond cette fois, si le rythme est lent, on est surpris par l’ingéniosité et la créativité dans les stratégies politiques ou militaires développées. On parlait du delta abyssal entre Baltzar et les autres séries « de grande consommation » ; et bien force est de constater qu’ici aussi la qualité et la recherche dont fait preuve Nakajima Michitsune est à des lieues des autres !
Voilà sans nul doute le second argument qui peut expliquer la lenteur dans la production de cette série.
Baltzar n’est pas une série qui émerveillera l’amateur de manga lambda…. Son lectorat est plus à rechercher auprès d’un public plus adulte, du style « Urasawa Tezuka » (Monster, XXème Century Boy ou son tout nouveau Asadora). Attention : on n’est pas occupé mettre dans la balance ces 2 auteurs ; Nakajima Michitsune est certes prometteur mais il a encore une belle marge de progression avant d’atteindre le level des touts grands Seinsei Mangaka.
Il n’empêche que la série Balzar pourrait très bien se retrouver sur les rayonnages des plus érudits, comme « œuvre fictionnelle intéressante »…
Vous l’aurez donc bien compris : on recommande Baltzar à un public cherchant finesse et intelligence historique ; les puristes du Seinen classique passeront quant à eux aisément et sans remords leur chemin.
Milan Morales