Derrière le cile gris
Dessinateur : loundraw
Scénariste : Sugaru Miaki
Editeur: Delcourt
Résumé :
Kumorizora souhaite redonner goût à la vie à Aozora avant de l’éliminer. Il recule donc perpétuellement l’échéance, quitte à semer le doute dans l’esprit de la jeune fille.
A-t-il vraiment envie de la tuer, ou ne parvient-il tout simplement pas à aller jusqu’au bout de sa mission ?
Avis :
Les éditions Delcourt/Tonkam ont sorti le deuxième tome de Derrière le ciel gris (Aozora to Kumorizora de son nom original) dans leur collection Moonlight.
Un plaisir de retrouver les jaquettes de cette collection qui sont toujours extrêmement bien travaillées. La couverture et de bonne qualité, avec vernis de repérage et le dessin de loundraw est toujours aussi beau. Cette image pourrait, encore une fois, sortir d’un anime…
Lorsqu’on ouvre le manga, on retrouve son trait tout en finesse, toujours aussi simple. Pas d’ombrage pour les visages, et beaucoup d’aplats de noir et de trames basiques pour les couleurs, il préfère travailler la lumière… Un trait dynamique, correspondant parfaitement avec la mélancolie de cette histoire.
Pour rappel, cette série courte met en scène un jeune homme ayant le pouvoir de conduire les gens au suicide, sans laisser de trace, en prenant le contrôle de leur corps. Il accumule et honore ses contrats qui lui sont donné par une voix venue d’on ne sait où, jusqu’au jour où il doit faire disparaître une fragile et énigmatique jeune fille. Apparemment, cette adolescente aurait eu les mêmes pouvoirs que lui et donc tué des personnes également, un jour, elle a refusé de le faire et a perdu ses pouvoirs. Maintenant, elle n’attend rien de la vie et attend juste de mourir elle-même…
Le premier tome nous avait marqué avec cette façon un peu étrange d’écrire chaque nom entre <…>, comme si l’auteur cherchait à nous faire comprendre que les personnages n’avaient que peu de sens ou pas de propriété propre. Le fait que Kumorizora (le tueur) veuille redonner l’envie de vivre à Aozora avant de lui ôter la vie est un peu surfait. Forcément, à force de sortir avec elle, vu qu’elle n’a aucun ami, il commence à s’attacher…. Il aurait dû la tuer directement s’il n’avait vraiment aucun scrupule à le faire jusque-là. De plus, la jeune fille lui explique clairement qu’elle a perdu son pouvoir quinze jours après avoir laissé échapper sa cible, il devrait donc se dépêcher au lieu de prendre son temps s’il ne veut pas que cela lui arrive et être pris pour cible par la suite.
Une chose est assez bien faite par contre, c’est que, même s’il se pose des questions, son attitude ne change absolument jamais, toujours avec une face inexpressive, comme si lui aussi, n’attendait rien de la vie…. Puis, un jour, il se rend compte que la priver de son envie de mourir est devenu sa raison d’être et il finit par devenir une cible lui aussi… Être nettoyeur et tuer des gens ; un jour, rencontrer une cible que tu ne pourras pas tuer ; devenir cible à la place et être tué pour cela… Drôle de cycle.
Ce titre se veut mélancolique à souhait… Certains moments sont très lourds mais tout en gardant une extrême simplicité. L’auteur arrive réellement à nous faire passer la mort pour un acte totalement naturel, sans peur, sans reproches… Après tout, nous devons tous mourir un jour. Mais entre alors la question de la raison de vivre, et là, c’est un autre débat.
Nous n’en apprenons pas plus sur le pourquoi du comment des pouvoirs des nettoyeurs et sur qui donne les ordres, cela reste mystérieux. On sent que c’est une histoire courte et que l’auteur va droit au but, le fait de tomber amoureux arrive très vite pour quelqu’un sans état d’âme, mais l’amour ne se contrôle pas donc, cela reste plausible.
Un deuxième tome dans la lignée du premier, qui se laisse lire et nous fait réfléchir…