Schwarz Ragnarok
Dessinateur : Yuki Imada
Scénariste : Yuki Imada
Traducteur : Adrien Tchou
Editeur: Kurokawa
L’histoire de ce #03 en quelques lignes…
Il n’existe qu’un seul moyen de calmer sa soif de sang : lui offrir un sacrifice avant la date fatidique !
C'est ainsi que Thrasilla, jeune & pétillante tenancière de bar sera choisie pour être sacrifiée; son frère Gram fera tout pour éviter qu’elle ne doive échanger sa vie contre 10 nouvelles années de sérénité pour le monde humains… et il découvrira alors la sombre réalité : la personne désignée ne sert que de réceptacle pour une potion qui elle est le véritable élixir apaisant la folie meurtrière du « Mal » !
Ce qu’on en a pensé…
Yuki Imada est un tout jeune mangaka japonais et Schwarz Ragnarök est son premier manga (pré-publié dans le magazine Sunday Webry). Le graphisme qu’il adopte dans son histoire cristallise les avis des lecteurs : alternant un trait rugueux, marqué sur Gram, abusant de trames sur les décors et à l’inverse tout en rondeurs lorsqu’il s’agit de mettre en scène Thrasilla ou les manifestations du Mal, on aime ou on déteste.
Pour autant, on vous avoue que dans ce #3, on a moins senti cette dichotomie graphique ; mieux même, on n’a plus été « éjecté » de l’histoire comme lors des 2 tomes précédents…. Une meilleure maitrise semble être de mise, rendant notre lecture plus immersive ! Seuls de très rares génies parviennent à produire des planches parfaites dès leur 1ère publication ; on ne va certainement pas se permettre de critiquer un jeune auteur qui expérimente des techniques, afin de trouver « son » style ! Au moins lui, il essaie et veut se démarquer d’une production « pop-corn » aseptysée comme on en rencontre à chaque rayon Manga de notre librairie favorite !
L’autre aspect assez jubilatoire de ce nouveau tome est le développement des personnages :
Thrasilla apparaissait réellement comme une fille sans grande volonté si ce n’est de vivoter gentillement dans son bar, bien à l’abri dans l’ombre gigantesque de son frère Grand Maitre Paladin !
A l’inverse, Gram lui est en proie au doute ; il a dû remettre tout son univers en question et il a du mal avec le sentiment de vengeance et de trahison qui l’habite depuis qu’il a découvert la vérité sur ses maitres ! Pour autant, il est toujours aussi BadAss quand il doit passer par l’épée les manifestations maléfiques qui menacent la vie de ses proches !
On a plus de mal avec Appolo, le frère de Diane, que l’on trouve psychologiquement bien moins travaillé que sa sœur ou que Gram & Thrasilla. C’est un personnage sans couleur, qui n’adopte qu’un fonctionnement binaire : « soit vous êtes avec moi, soit contre moi ! » La seule exception qu’il peut faire est d’occulter sa vindicte envers quelqu’un s’il en a besoin. Mais gare ensuite quand cette personne ne lui est plus utile ! Un peu trop manichéen pour nous donc.
L’histoire quant à elle évolue toujours aussi vite et bien : pas de temps mort, juste de temps à autre une respiration afin de pouvoir se replonger dedans juste après ! Ainsi l’arrivée sur la colline de Cultus, véritable centre névralgique de la puissance militaire des Paladins s’avère une étape importante dans le développement de la trame générale, nous offrant aussi un retournement de situation certes assez classique, mais diablement efficace : Pour avancer dans sa quête, Gram devra se battre contre son ancien Mentor, Garai !
Fin de la série donc dans le prochain opus, qui est annoncé pour Février 2020 !
Milan Morales