Boy's Abyss
Dessinateur : Ryo Minenami
Editeur: Kana
Résumé :
Reiji Kurose, lycéen, se contente d’exister, prisonnier de la ville où il habite et de sa famille. Sa tentative de suicide en compagnie de l’idole Nagi Aoe échoue suite à l’intervention de sa professeur principale, qui se met alors à s’immiscer dans sa vie. Son amie d’enfance, Tchako, rencontre de son côté son romancier préféré. Les sentiments des différents protagonistes s’entrecroisent dans la noirceur et la profondeur des abysses. La vie est-elle porteuse d’espoir ? Se dirigent-ils vers la lumière ? Ou vers les ténèbres ?
Avis :
Après une brève ouverte sur la nouvelle relation entre Reiji et sa professeur du lycée,
le troisième volume de Boy’s Abyss commence avec Tchako et ce que sa rencontre avec son auteur préféré a changé en elle.
Cet homme dont elle disait qu’il était un rebut de l’humanité et qu’il fallait l’éviter va déclencher en elle un désir coupable, une envie de reconnaissance et de plaire… Jusqu’à ce que les actes de cet individu lui remettent les idées en place.
S’il y a bien un personnage au caractère fort et qui ne se laisse pas abattre par cette fatalité environnante, c’est bien Tchako. Ryo Minenami ne pouvait pas créer que des protagonistes aux envies suicidaires… Cette fille a bien conscience de ce qu’elle est et de comment on l’a voit, seulement, elle est bien décidée à sortir de cette vie et n’est pas prête à céder à la manipulation ! Cependant cette jeune femme éprouve malgré tout du désir, mais est-ce réellement envers cet homme ?
On retrouve donc les deux amis qui se confesseront l’un à l’autre sur ce qu’ils vivent pour le moment. Reiji est enfin prêt à quitter sa mère en laissant toute culpabilité derrière lui. C’est peut-être l’occasion pour ces deux-là de partir ensemble ?
Pourtant le jeune garçon n’est pas totalement honnête envers son amie et ne lui avoue pas toute la vérité sur sa relation avec Nagi et sa professeur. Il garde encore beaucoup de choses pour lui. De son côté, Tchako, poussée par ses fantasmes inassouvis va doucement installer une ambiance ambiguë face à son ami d’enfance.
Tout semble s’arranger pour les deux protagonistes. L’un se verra payer l’université et son départ à Tokyo par celle qui désire le sauver et l’autre voit enfin sa porte de sortie se rapprocher. Seulement, tout va basculer en un instant…
Encore une fois, les adultes placeront leur grain de sel dans les rêves des plus jeunes utilisant des prétextes peu scrupuleux et l’espoir d’une vie meilleure s’envolera avec eux… Tout cela dans le but de s’approprier une vie qui se doit de leur être dévouée.
« Si je me mettais à crier pour qu’on m’écoute, je suis sûre qu’ils me feraient disparaitre. Pas physiquement, mais métaphoriquement en me réduisant à une chose invisible et sans voix… »
Tchako est au bord du gouffre et c’est Reiji cette fois qui va la relever… Seulement, leur relation risque de se compliquer. Ce dernier ne veut pas d’une liaison avec elle, il se trouve sale, lui qui se sert des personnes qu’il rencontre pour soit en finir avec la vie, soit l’aider à le faire sortir de cette ville, sans pour autant les aimer… Tchako ignore tout cela, il ne se sent pas digne d’être auprès d’elle.
Il ira retrouver Nagi pour tenter de protéger son amie de son mari. C’est alors que l’image de ce poisson solitaire dans son bocal nous apparait évidente. Ce combattant qui ne supporte pas d’être en présence de ses congénères nageant seul au fond de l’abime… Le titre de cette série prend tout son sens ! C’est pourquoi on le repère sur toutes les jaquettes. Cette métaphore est juste merveilleuse !
Ce troisième tome était certainement le meilleur d’un point de vue scénaristique, avec tous les intervenants et les sentiments qui s’entremêlent chez chacun. Quelles sont les intentions réelles de cet écrivain dont la présence remue autant de personnes autour de lui ? Quelle histoire cache-t-il derrière cette façade impassible ?
Vivement la suite pour le savoir !