La philosophie selon Death Note
Editeur: Les éditions de l’Etudiant
CRITIQUE NOIR DE LA PHILOSOPHIE SELON DEATH NOTE
Une plongée dans l’ombre des idées... mais gare aux zones de lumière trop crues.
L’ATOUT MORTEL
Comme Ryuk planant au-dessus des âmes corrompues, l’essai de Taveau survole Death Note avec une griffe de shinigami : il déchire le vernis du thriller pour révéler les entrailles philosophiques du manga. Light y devient un Icare nihiliste, brûlé par sa propre mégalomanie, tandis que L incarne un Socrate moderne, sacrifié sur l’autel d’une raison trop pure. Les références à Nietzsche, Hobbes ou Arendt s’entrelacent comme les fils du Kira, étrillant le lecteur entre morale et folie.
FORCE CACHÉE :
L’analyse du Death Note comme piège métaphysique – un objet qui révèle la pourriture des idéaux – transforme chaque case en miroir de nos propres démons. La scène où Light abandonne son humanité ? Un meurtre de l’âme digne de Dostoïevski.
LA MALÉDICTION
Mais dans ce jeu de lumière et d’ombre, Yvan Taveau joue parfois avec les règles :
- Trop de pédagogie, pas assez de sang : Les concepts sont dilués pour séduire le néophyte, laissant l’amateur de philosophie sur sa faim, comme un shinigami privé de pomme.
- Des angles morts : Où sont les lectures féministes des femmes du récit (Misa, Naomi) ? Les implications sociales de la terreur de Kira ? Autant de cadavres dans le placard intellectuel.
- Le prix du pacte : 15 € pour 150 pages ? Un sacrifice qui pèse lourd quand on sait que Near et Mello mériteraient plus qu’un passage en boucle sur le déclin narratif.
☠ POURQUOI SIGNER CE PACTE ?
Parce que cet essai est le Ryuk de votre mangathèque : un corbeau moqueur qui murmure à votre oreille « Et si ce manga était bien plus qu’un duel de génies ? ». Pour 15 €, vous obtenez une arme à double tranchant :
- Côté face : Une clé pour décrypter les monologues de Light comme des manifestes nietzschéens, les silences de L en pièges kantiens.
- Côté pile : Le risque de ne plus jamais voir Death Note comme un simple divertissement... et de sombrer dans l’overdose d’interprétations.
VERDICT :
Un essai toxique et envoûtant, comme le carnet de Ryuk. Méfiez-vous donc : les zones d’ombre de l’analyse pourraient vous hanter plus longtemps que le rire du shinigami.
Mais c’est aussi Un essai passionnant & documenté, à lire dans les mêmes conditions qu’incombent l’œuvre culte : la nuit et sous une lumière vacillante, tant il regorge d’informations contextuelles et méta sur notre société !
Milan Morales