Série: Bouncer # 7
Auteurs: Boucq / Jodorowsky
Editeur: Humanoïdes associés
Une chronique BD:
Génération BD
©Humanos
Présentation de la bande dessinée "Bouncer # 7":
« Qu’est-ce que tu en penses, Mocho ? - Mocho est le clebs de Bouncer, lequel est au saloon et en tient une bonne - Je me suis fourré dans un fameux tissu d’emmerdes, hein ? D’un côté j’ai promis de convaincre Seth - c’est son neveu - de vendre son ranch, mais je risque de lui attirer des ennuis !… Et du même coup je perds Evelyn !… Et si je ne convainc pas Seth de vendre son ranch, je perds Carolyn !… »
« Quelle angoisse ! A qui obéir ? Elles m’ont ensorcelé toutes les deux !… Je sens battre deux cœurs dans ma poitrine… Comment choisir ? »
L’avis de Shesivan :
Ce monologue de Bouncer issus de deux cases de la page 28 résume admirablement ce septième épisode intitulé : « Cœur double » de la saga du portier (bouncer en anglais, ou videur, si vous préférez), conclusion d’un diptyque initié par « La Veuve noire »…
Jodorowsky est un scénariste larger than life. Avec lui, il n’y a pas d’histoires simples… Tout est tragédie shakespearienne, drame cornélien, déchirement d’âme et finale à coups de théatre… S’il était musicien, Jodorowsky écrirait des symphonies… S’il était écrivain, il serait tragédien…
Rien que la galerie de personnages créée pour la série vaut le détour, un vrai freak show, jugez-en : Bouncer le manchot, videur alcoolo d’un saloon tenu par un nain qui veut épouser une indienne, Mocho, son clebs à trois pattes, Axe-head avec sa hache plantée dans sa tête et ses cinq gosses plus teigneux que Joe Dalton, le docteur Lowly en Erich Von Strohen version grand brûlé, des siamoises, des dépravés sexuels en tous genres…
Tous ces affreux jojos évoluent dans une histoire conventionnelle comme on en trouve dans tout western qui se respecte, c’est-à-dire le riche propriétaire qui cherche à s’approprier coûte que coûte les terres du pauvre paysan. Avec Jodo, c’est le casting bizarre bazar qui fait la différence…
Quant aux coups de traits de Boucq, il reste pareil à lui-même, empreint de celui du maître du western du 9ème art : Giraud mais aussi graphiquement dynamique et précis.
Seul bémol dans cette histoire de folie… oubli volontaire des auteurs ou sont-ils passés à côté ? Le pitch : les 5 gosses de Axe-head vont se faire pendre, un s’échappe pendant la nuit. Reste quatre. Cinq nœuds coulants sont tressés, suspendus à la potence… quatre enfants pendus… Et personne, ni dans la BD, ni le scénariste, ni le dessinateur ne remarquent rien… Bizarre autant qu’étrange…
Ah oui, ne laissez pas cet ouvrage traîner à portée de vos bambins, il y a quelques pages qui ne sont pas de leur âge !
Shesivan
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