Série: Lydie
Auteurs: Zidrou / Lafevre
Editeur: Dargaud
Une chronique BD:
Génération BD
© Dargaud
Présentation de la BD «Lydie» :
Je m’appelle Lydie. Je suis mort-née. Ma maman habite dans un petit village, entre la Belgique et la France, dans l’impasse du bébé à moustache (ce n’est pas le vrai nom de la rue mais c’est plus rigolo comme ça) avec mon grand-père, Papa Tchoutchou parce qu’il conduit des trains.
Ma maman, qui est un peu sotte, est tellement triste qu’elle finit par se persuader que je vis encore, que le bon dieu m’a remballé chez elle. Les autres habitants du village, le docteur, l’épicier, le curé et la maîtresse d’école finissent aussi par faire semblant que j’existe vraiment…
L’avis de Shesivan :
« Lydie » est une bande dessinée qui apporte un vent de fraîcheur, loin des péripéties épileptiques d’agents du FBI, d’espions, flics, truands et terroristes de tout accabit… Bref, un peu de douceur dans ce monde de brutes. Une histoire simple, située à une époque où on ne s’embarrasse pas encore de télévision, de GSM, de PC et de micro-ondes, les années trente, dans un petit village reculé de la campagne belge ou française, c’est selon… Une époque où le mot solidarité et entraide veut encore dire quelque chose…
Cette histoire est due à un auteur belge plus connu pour son humour potache et morbide, noir… Il change radicalement de registre… Zidrou, ancien instit’ originaire d’Anderlecht, à qui l’on doit entre autres L’élève Ducobu, les Crannibales, le Boss, Scott Zombi et la résurrection du Flagada en compagnie de Bercovici. Etant donné qu’il habite en Espagne, ce n’est pas étonnant qu’il se soit adjoint les services d’un auteur autochtone…
Il s’agit de Jordi Lafebre, jeune espagnol qui a été publié dans différents magazines espagnols avant de rencontrer le suscité, lui permettant ainsi de faire les preuves de son savoir graphique dans le journal de Spirou.
Un jeune talent qui a un coup de crayon très dynamique, son trait frôlant la caricature, avec beaucoup de justesse. Dans « Lydie », il exhibe une parade de « tronches », des trombines comme on imagine en voir ou en avoir vues dans nos campagnes ou plus près de nous.
Quant aux couleurs qui donnent leur teinte à cette histoire, elles penchent vers le sépia, couleur évoquant les vieilles photos, jusqu’aux pages de garde en papier peint défraîchi…
Cet ensemble souligne admirablement la nostalgie qui se dégage de cette histoire où l’humour n’est cependant pas absent. Tout a été réglé avec justesse, sans excès, de la tendresse, un récit situé à la limite du fantastique. Proche du merveilleux…
« Un voyage dont la seule limite est notre imagination » disait Rod Serling à chaque début d’épisode de la Twilight zone, en voix off… Quant à celle qui commente « Lydie », elle est prestigieuse puisqu’il s’agit de la vierge Marie en personne…
Shesivan
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