Série: Sang Royal
Auteurs: Jodorowsky / Liu
Editeur: Glénat
Une chronique BD:
Génération BD
© Glenat
Présentation de la BD «Sang Royal» :
Alvar, jeune et puissant souverain blessé au combat, il est laissé pour mort par son cousin qui usurpe son identité aussi bien que sa place sur le trône. Recueillit par une bergère difforme, Alvar souffre d’amnésie. Ensemble, ils ont une fille mais la bergère cache au malade qu’elle n’est pas de lui. Recouvrant la mémoire, Alvar reconquiert son trône au détriment de la tête du cousin. La reine, son épouse peine à le reconnaître jusqu’à ce qu’il dévoile ses cicatrices en forme de lune. N’ayant pas confiance en elle, il l’enferme, ainsi que son fils à qui il a coupé la langue… Impuissants, les deux assistent à son mariage avec sa propre fille qu’il a rencontré durant la chasse…
L’avis de Shesivan :
Face à cet inconnu qu’est Dongzi Liu, on ne présente plus Alexandro Jodorowsky, artiste chilien polyvalent, réalisateur, acteur, poète, romancier et scénariste à la bibliographie impressionnante. Parmis les plus connus : Bouncer, La Caste de Méta-Baron, Megalex, L’Incal… bref tous les genres : histoire, western, space opéra, médiéval fantastique…
Sa nouvelle création, Sang Royal, baigne dans ce dernier genre et à mon avis, Jodorowsky ambitionne de devenir plus Shakespearien que Shakepeare. Il réunit tous les ingrédients pour façonner une tragédie baignant dans le drame, la vengeance, le chaos et le sang. Cela nous donne un scénario aux dialogues très pompeux et aux personnages flamboyants, fiers comme autant de coqs, emprunts de tonnes de grandiloquence… au mépris parfois de logique (la reine qui ne reconnaît son mari qu’à la vue de ses cicatrices ). Cela manque aussi cruellement d’humour.
Quant à Liu, s’il est inconnu, on ne peut le traiter de manchot, Jodrowsky sait très bien s’entourer... Liu centre son graphisme sur les personnages, minimalisant les décors quand il ne les zappe pas carrément. Il illustre parfaitement les scènes d’actions et fait voler les têtes à qui mieux mieux. Sa couleur de prédilection est le sépia qui marque tout l’album, qui lui donne une teinte sanglante... Un graphisme proche d’ Arinouchkine et de Sebastien Grenier, l’auteur de Arawn. Seul reproche, sur la couverture on dirait une fille !
Il s’agit d’un dyptique et on attend la fin. Jodo et Liu nous ont planté au moment où le roi est en train d’épouser sa propre fille, du moins il croit qu’il s’agit de sa fille bien que celle avec qui il a couché lui a caché qu’elle a été violée par des soldats, tout ceci (pas le viol, les épousailles) sous les yeux de sa femme qui a couché pendant dix ans avec son cousin, lui donnant un enfant à qui il a coupé la langue car trop méprisant et orgeuilleux. Vous suivez toujours ?
Shesivan
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