Série: Léonard # 42
Auteurs: Turk
Editeur BD: Le Lombard
Une chronique BD: Génération BD
C'est avec une vraie émotion que nous écrivons ces lignes. Pour une raison très personnelle; Léonard est la bande dessinée préférée entre toutes de Romain, mon aîné, tout juste âgé de dix ans. Depuis quelques années déjà, pas un jour ne se passe sans qu'une aventure (il y en a toujours une qui traîne près de son lit) de notre inventeur frénétique, voire carrément compulsif, n'atterrisse dans ses mains. Ô bien sûr, il lit beaucoup d'autres bd, toutes celles que sa taille lui permet de saisir dans la bibliothèque, mais à la question "Et toi mon grand, tu lis aussi des bd comme ton papa, c'est laquelle que tu préfères?", c'est invariablement "Léonard le génie, ça il n'y a pas de doute" qu'il répond.
Voilà pour le préambule, quelque peu inhabituel, de cette chronique. Penchons-nous à présent sur le dernier album. Au rythme d'environ un tome chaque année depuis bientôt... quarante ans (eh oui!), les héros de cette série font désormais résolument partie de notre univers. Des héros qu'on apprécie tant pour leurs qualités que pour leurs défauts. On aime le dévouement de Basile, le Disciple, mais aussi (et surtout) son côté gaffeur. Quant à Léonard, c'est surtout son énergie débordante, son enthousiasme à toute épreuve, mais également ce soupçon (heu..., plutôt une louche) de supériorité qui le rendent attachant.
Bien sûr l'effet de surprise a disparu depuis longtemps, mais l'atmosphère est toujours bien la même, les inventions de Léonard toujours aussi loufoques, les anachronismes toujours aussi délicieusement savoureux et le bonheur de plonger dans leur quotidien assurément intact.
Une des clefs de cette réussite tient peut-être au rythme particulier des histoires. Entre gags classiques en une page et d'autres mini-récits plus longs (parfois quatre ou cinq pages), l'alchimie est parfaite, le dosage à nouveau réussi. Sans longueur ni volonté de gag à tout prix.
Une petite, et puis non..., soyons sincères, une grande déception toutefois, partagée par mon fils. Si Raoul, le chat, et Mathurine sont plus que jamais présents dans ce dernier album, Bernadette, la souris, n'y fait qu'une minuscule apparition (dans une seule planche). Quant à Yorick, le crâne philosophe, il est tout au plus, dans quelques rares cases seulement, redevenu simple figurant en arrière-plan, perdu dans le décor. Vraiment dommage quand on se souvient de la complicité qui pouvait unir tous ces seconds rôles, faire-valoir extraordinaires de Léonard et Basile, tour à tour drôles (ah, les soliloques de Yorick et ses états d'âme...) et émouvants. Ils nous manquent vraiment!!