Présentation du livre
L'album s'ouvre et se referme sur cette terrible journée du 8 août 1956 à Marcinelle (Belgique) où suite à un accident technique, un wagonnet de charbon mal encagé dans un ascenseur et un malentendu entre le fond et la surface, vont provoquer un incendie dans le puits minier. C'est le drame : 262 mineures y perdent la vie. Entre les deux, on suit l'itinéraire du jeune mineur Pietro Bellofiore, immigré italien, durant les sept mois qui ont précédé la catastrophe du charbonnage du Bois du Cazier. Entre sa famille et l'église, il reste peu de place à Pietro pour se changer les idées après son travail harassant au fond de la mine. Quoique... L'achat d'une Vespa va lui permettre de faire une rencontre en dehors des sentiers battus.
L'avis de Gladys
A travers le quotidien de Pietro, c'est toute la vie de cette communauté d'immigrés italiens installés depuis peu en Belgique qui nous est racontée. En effet qui mieux que Sergio Salma, issu de cette immigration ouvrière, pour nous en parler. Il a puisé dans les racines de son enfance pour mener à bien ce projet personnel d'album qu'il porte en lui depuis fort longtemps et qui lui tenait fort à cœur.
J'ai eu un vrai coup de cœur pour cet album "Marcinelle 1956" qui rend hommage aux mineurs du Bois du Cazier dans un récit à la fois sentimental (la rencontre de Pietro avec une jeune femme belge d'un milieu aisé) et social (le quotidien des mineurs immigrés italiens). Cette chronique sociale romancée nous apporte son lot d'émotions parfois contradictoires, et j'ai été touchée par la sensibilité qui se dégage du récit. Le dessin tout en finesse en noir et blanc se prête parfaitement à ce paysage minier recouvert de poussière noire de charbon.
C'est indéniable, la catastrophe du Bois du Cazier est ancrée dans notre mémoire collective et c'est peut être pour cela que même une fois le livre refermé, les "gueules noires" hantent encore nos esprits.
En espérant retrouver très vite Salma pour d'autres chroniques du pays noir.