Solo
Dessinateur : Gilles Rochier
Scénariste : Gilles Rochier
Coloriste : Philippe Ory
Editeur: Casterman
Solo est un album un peu atypique. Même si le résumé du récit n’est pas très comique, il y a en fait beaucoup de traits d’humour dans le récit lié au caractère incongru de ce trompettiste improvisé dont les qualités artistiques ne sont pas évidentes à reconnaître.
Le fait qu’il souffle dans son instrument à tout va suscite l’étonnement mais également l’irritation de son entourage.
Solo, c’est aussi le cri d’une bête blessée, d’un homme qui refuse d’accepter l’horreur des attentats et tente de s’en défendre en s’enfermant dans sa bulle… Il exprime ainsi tout son désarroi de penser que des musulmans comme lui ont pu commettre des choses aussi horribles avec les conséquences que cela peut avoir sur leur communauté.
Solo, enfin, c’est l’histoire d’une amitié qui en voit de toutes les couleurs suite à la rupture d’un lien entre les deux amis. Kader essaie de le comprendre, de le valoriser dans ce mutisme musical et c’est que lorsqu’il va remettre son amitié en cause, qu’il va enfin pouvoir rétablir ce lien.
En conclusion, j’ai été touché par la manière très indirecte dont l’auteur, Gilles Rochier, a abordé la réalité des attentats à Paris et leurs conséquences sur la vie d’une communauté par une ellipse où la tuerie n’apparaît que par son contexte et son impact sur un pauvre type qui en a été profondément marqué.
Quatre ans après, c’est d’ailleurs tout un peuple qui n’oubliera pas le décès brutal de 160 personnes et de l’impact que cela a eu sur la vie de tous les jours de toute une série de personnes qui n’avaient rien demandé…