Mise à jour
Dessinateur : Philippe Buchet
Scénariste : Philippe Buchet
Scénariste : Jean-David Morvan
Editeur: Delcourt
Le résumé, en quelques lignes et selon l’éditeur…
Ce qu’on en a pensé…
Voilà donc la promesse faite : après 20 tomes, Jean-David Morvan et son comparse Philippe Buchet doivent enfin nous révéler les origines de celle qui incarna un temps l’héroïne d’une nouvelle génération de lecteurs. Débutée en mai 2006 et en guise de rappel, voici le synopsis général de la série :
Sillage est un immense convoi multiracial composé de nombreux vaisseaux spatiaux partis à la recherche de planètes à coloniser. Véritable monde caravane se mouvant dans l'espace galactique, l'armada se constitue de luxueuses barges, de vaisseaux- gites ou de bidons-nefs, dirigé par un gouvernement constitué d'un représentant de chaque race. Lors de son passage proche d'une petite planète sauvage, Sillage recueille Nävis, seule humaine de toute la galaxie et unique espèce immunisée au sondage mentale. Au fil du temps et au gré de ses missions pour Sillage, Nävis tente d'en savoir plus sur ses origines.
Dans le volume 19, Nävis est devenue la mère de la nouvelle réincarnation des Yiarhu-Kha et a reçu des mains de son ancien ennemi un « Psiyôorm », un être vivant connecté à son système nerveux et qui lui permet dorénavant de se téléporter (le tatouage sur son ventre, c’est ça). Le lecteur attentif est dès lors en attente que son héroïne use et abuse de ce déplacement instantané -d’autant que ce tatouage est bien mis en avant sur la couverture !-, mais peu se sentir frustré au final, vu que le scénario part totalement dans une autre voie…. On se dit alors que ce n’est pas grave, vu que Jean-David Morvan oriente son récit sur les origines de Nävis.
Pourtant malheureusement, on ne recroisera plus notre héroïne qu’en toute fin de volume… et c’est la seconde frustration : on achète un Sillage « pour » suivre Nävis…. Ici, durant 30 pages, rien…. Nada !
Le scénariste a donc choisi de remonter dans le passé terrien, à une époque où l’humanité est composée de 2 castes : les supra, humains capables de vivre plusieurs centaines d’années et caste dominante et les whipe, humains « cultivés » par les Supra, et destinés à remplacer les androïdes trop chers à produire. Pour les différencier de leurs créateurs et aussi pour les faire obéir, les Whipe ont des électrodes autocollantes blanc scotchés sur le corps (première révélation donc concernant « notre » humaine : c’est une Whipe !).
Les inégalités sociétales et un principe d’économie universelle basée uniquement sur le rendement sont les 2 grandes thématiques développées dans ce tome.
Ainsi, les Whipe ne sont là que pour les tâches ingrates mais nécessaires au fonctionnement de cette dite-société.
Afin que cette organisation reste bien en place, le concept de Dieu est devenu omniprésent et aide ces nouveaux-esclaves à croire en un idéal. La mutinerie des esclaves décrites dans cette histoire est un reflet des différentes rebellions qui jalonnent notre histoire humaine.
En soit donc, ces 2 concepts (chers au scénariste) se révèlent bien construits et parfaitement en phase avec l’univers de Sillage. Pourtant, en refermant ce 20ème tome, on n’est pas rassasié…. Certes, révélations il y a eu mais complètement noyées dans une complexité inutile... et sans que tout ne soit révélé.
Heureusement, Philippe Buchet confirme qu'il est l'un des meilleurs illustrateurs actuels de Space Opera (avec Serge Pellé sur Orbital). C’est donc toujours un vrai plaisir pour les yeux que de découvrir case après case , planche après planche son travail impeccable dans une mise en page toujours très dynamique.
Le très grand fan de Sillage que je suis a donc une supplique aux auteurs : n’allongez pas plus encore la sauce ! D’une série mythique, dont les éditions originales cotaient même très hauts (jadis !), on arrive aujourd’hui à un produit commun, efficace certes mais qui a bien perdu de sa magie….
A un moment il faut savoir débrancher la prise électrique, sous peine de perdre totalement en originalité.
Milan Morales