La dalle rouge
Dessinateur : Jef
Coloriste : Jef
Scénariste : Thomas Kotlarek
Scénariste : Michel Onfray
Editeur: Le Lombard

Dans une interview reprise dans les premières pages de l’album, le scénariste et le dessinateur interrogent Michel Onfray qui est le référent historique (au même titre que le scénariste). Il apparait cependant que les auteurs dans la lignée de la réflexion de Michel Onfray ont voulu donner une dimension philosophique voire politique au récit dans le sens où ils trouvent important que les éléments de l’histoire repris dans le récit amènent le lecteur à réfléchir sur l’évolution de la société et l’aide à comprendre pourquoi on en est arrivé là aujourd’hui.
Basés sur des faits réels (plus ou moins romancés), les auteurs ont l’ambition de provoquer chez le lecteur une certaine prise de recul par rapport au fonctionnement actuel de la société française dont le mouvement des gilets jaunes n’est finalement que l’expression la plus récente d’un mal-être partagé.

Si l’on peut relever l’originalité (et l’engagement) de cette démarche, la question est de savoir si l’objectif va être atteint. Après avoir lu le premier tome, je pense qu’il est trop tôt pour faire le bilan positif (ou non) de cette démarche, car des bases sont posées, mais l’histoire ne demande qu’à gagner en complexité. Une telle réflexion ne s’ébauche pas en 60 planches, il faut lui donner le temps de s’affiner, de s’argumenter dans un tout cohérent.
On relèvera cependant que pour ce début de série, les auteurs ne sont pas tombés dans le piège d’une histoire trop complexe, voire trop poussive, où la dimension historique aurait pris le pas sur l’intérêt du récit.