La lionne du Matamba
Scénariste : Jean-pierre Pécau
Dessinateur : Alessia De Vicenzi
Coloriste : Nuria Sayago
Editeur: Delcourt

Mon avis
Les Reines de sang décrivent les femmes de l’Histoire qui pour pouvoir gouverner n’ont pas hésité à se salir les mains, n’hésitant pas recourir au meurtre si besoin, tirant parfois les ficelles dans l’ombre de leur mari pour pouvoir diriger et influencer. Ce n’est pas nouveau, Churchill a dit "Derrière chaque grand homme se cache une (grande) femme".
Récemment, et sur un mode plus frivole et fripon, Dany nous a concocté « Ludivine » où l’on suit l’influence sexy des femmes sur le cours de l’histoire, tandis que Katia Even nous a décrit « Le petit derrière de l’histoire » où ce sont aussi les femmes qui nous mènent par le bout de… la lorgnette ! Dans les deux cas, un processus de voyage dans le temps permet de retracer l’Histoire et l’influence (plutôt imaginaire dans ce cas-ci) des femmes sur celle-ci.
Changement radical d’atmosphère cette fois puisque l’on va suivre Njinga, la future reine d’Angola qui va défendre bec et ongles son territoire face aux Portugais. Au départ, elle n’était pourtant pas du tout préparée à cette destinée. Envoyée par son frère le Roi comme ambassadrice pour négocier un traité avec les Portugais elle va se révéler un fin stratège !
On pourra ainsi découvrir d’autres horizons africains plus exotiques dans les reines de sang que celles déjà présentées telles Frédégonde, Catherine de Médicis, Isabelle ou Aliénor.

Jean-Pierre Pécau nous dépeint la situation au Ndongo (futur Angola) au 17ème siècle sous la domination portugaise. Pour défendre ses terres et son peuple, Nzinga se convertira au christianisme mais dans le cadre du traité signé, les Portugais ne respecteront pas leurs engagements, ne voulant pas perdre leurs ressources d’esclaves, et elle devra mener la guerre. Aujourd’hui encore les Angolais se souviennent de Nzinga la Lionne du Matamba pour ses compétences politiques et diplomatiques ainsi que pour sa brillante tactique militaire, sa confession au catholicisme et son alliance obligée avec les Imbangala qui mangent de la chair humaine.
Pour illustrer ce récit, on retrouve Alessia De Vincenzi aux crayons. C’est déjà elle qui a dessiné « Frédégonde la sanguinaire » une autre époque des Reines de sang où les massacres étaient légion également. Elle nous délivre un beau travail sans faille, le tout brillamment mis en couleurs par Sayago.
Maroulf