L'assassin aux petits carreaux
Série: L'assassin aux petits carreaux, Tome 0
Dessinateur : Oburie
Scénariste : Nathalie Ferlut
Editeur: Delcourt
Ania, une exilée russe, passe l’essentiel de ses journées à rester cloîtrée dans son appartement situé rue des Petits Carreaux à Paris, noyant dans la dive bouteille la tristesse d’avoir perdu son mari au front en 1917. Quatre ans plus tard, le chagrin, est toujours là et la descente d’alcool maintient sa belle constance.
Aussi, lorsque sa voisine qui l’a prise en amitié, Renée Huchet, vient l’appeler pour sortir et « faire des folies », Ania l’envoie joyeusement péter et elle-même devient un peu plus pétée…
Lorsque le lendemain, Ania se rend compte que Renée git sur le sol après être tombée du dernier étage, Ania ne croit pas à un suicide, mais bien à un crime. Elle va décider d’utiliser son caractère bien trempé pour pallier à l’enquête de police dont elle doute de son efficacité. Pour une fois, son alcoolisation attendra…
En recherchant qui était vraiment son amie Renée, Ania en découvrira les multiples facettes cachées et côtoiera la faune plutôt mal fréquentée du « Bal des truites ». Pour couronner le tout, elle va s’occuper un peu contre son gré d’une jeune fille nommée Mouche qui débarque tout droit de la campagne est un oiseau pour le chat pour le public local. Elle fera également la connaissance d’André Leprince, musicien au bal de la truite, qui ne semble pas vouloir tout dire…
La route est longue pour découvrir la vérité, mais Ania, à défaut d’être perspicace, se révélera très pugnace…Une enquête menée rondement sur une petite centaine pages dans le format propre aux romans graphiques, L’assassin aux petits carreaux est une histoire plaisante à la lecture dont le plaisir se trouve tant dans la trame (l’enquête elle-même) que dans l’ambiance post grande Guerre et la personnalité assez volcanique de l’héroïne principale (si vous avez lu les romans policiers d’Exbrayat, sa personnalité me fait penser à Imogène).
Il faut reconnaître au récit une belle clarté, car l’air de rien, le lecteur est confronté à plusieurs personnages différents, mais sans que cela perde de sa lisibilité. Le fait de donner à un personnage une facette cachée que l’on découvre par la suite passe également très bien.
Que dire encore si ce n’est que j’ai également apprécié le style graphique d’Oburie qui fonctionne très bien avec cette histoire ? Au final, cela permet de passer un très agréable moment de lecture divertissante et c’est déjà beaucoup !