Le Centile d'or
Dessinateur : Philippe Francq
Coloristes : Philippe Francq & Bertrand Denoulet
Scénariste : Eric Giacometti
Editeur: Dupuis
Le résumé de la 1ère partie de ce diptyque…
Le personnage de Largo Winch a été créé par Jean Van Hamme en 1973. La bande dessinée a été créée par Jean Van Hamme et Philippe Francq en 1989.
Après avoir fermé une mine d'étain qui employait des enfants et menaçait l'écosystème de la petite ile de Bangka en Indonésie, Largo se retrouve en concurrence avec le groupe Manskind dans le rachat d'Iccos, une usine de satellites en France.
Cochrane, excédé par la place croissante prise par Bancroft dans le Groupe, choisit ce moment pour remettre sa démission à Largo.
Sur Bangka, Tom Halbrow, le journaliste du New York Post qui avait alerté Largo, aidé dans ses investigations par Janis dos Santos de l'ONG Human Project, découvre une clause inattendue dans la traduction des contrats liant Largo à l'Indomining, la société minière indonésienne détenant 49 % des parts.
Avant de pouvoir en avertir Largo, Tom perd le contrôle de son Land Cruiser saboté par les hommes qui ont kidnappé Janis.
Simon tente vainement de rappeler Tom sur son portable, mais finit par joindre Janis qui lui annonce le décès du journaliste .
Pendant ce temps, Jarod Manskind invite Largo pour une escapade en navette suborbitale afin de trouver le solution dans le différend qui les oppose. Demetria, sa sulfureuse épouse, accompagnée de son amie, Monica, assistent au décollage de l'engin qui emporte les deux hommes.
Malheureusement, dès l'allumage du moteur de l'Asteria, les deux milliardaires sanglés dans leur siège s’évanouissent, victimes d'une panne d'oxygène orchestrée par une dangereuse organisation d'éco-combattants qui a déclaré la guerre aux riches : WeBlue.
Dans la navette, Largo reprend ses esprits le premier et découvre le panorama qui s'offre à lui. Il flotte en apesanteur à 100 km au-dessus de la Terre...
Le résumé de cette seconde partie de ce diptyque… par l’éditeur
Tout d’abord, la bande annonce qui va bien (hop hop hop, un clic et c'est parti)
Alors que Largo et le fantasque entrepreneur Jarod Manskind réalisent un vol orbital, les activistes altermondialistes de WeBlue prennent le contrôle de la navette et la précipitent sur Terre ! Largo, qui recentrait justement les activités de son groupe vers des activités plus éthiques, n'aura pas le temps d'aller au bout de son formidable projet, incluant la fermeture d'une mine indonésienne employant des enfants... Une mine autour de laquelle se concentrent de grands intérêts financiers et politiques que découvre progressivement Simon Ovronnaz.
Qu’en avons-nous pensé… en quelques lignes.
Cette année, notre brave Largo fêtera ses 50 ans ! Bien conservé, le gaillard ! ;). C’est en effet en 1973 que Jean Van Hamme à créer ce personnage (en romans), tandis qu’il faudra attendre 1989 pour le voir débouler dans les rues d’Ankara avec son « nouveau pote pour la vie », et une partie des policiers locaux à leur trousse, dans une nouvelle version BD, grâce aux travaux graphiques de Philippe Francq.
34 années plus tard, le dessinateur termine son 12ème diptyque, avec au scénario Eric Giacometti (qui a remplacé Jean Van Hamme depuis 4 tomes).
Dans cette conclusion d’histoire, on retrouve notre héros en perdition sur l’orbite terrestre, dans une navette spatiale ; le système de pilotage a été hacké et il reste 4’ de vie à Largo !
Un schéma classique du thriller à tiroirs, on débute sur une action forte (le parfait exemple d’un James Bond). Efficace, mais attendu.
Les auteurs nous emmènent ensuite sur les lieux de leur seconde histoire parallèle, en Indonésie, et -comme de coutume avec Simon- on le retrouve en charmante compagnie. Là encore, c’est du « vu et revu », comme si tout bon Largo Winch avait une liste de cases à cocher pour que les fans ne soient pas déçus….
Pourtant, ce qui passait crème dans les années ’80 n’a plus lieu d’être depuis plus fort longtemps : un personnage féminin ne se limite plus à sa version « potiche » ou « objet sexuel »…. Cette vision est totalement dépassée (voir déplacée) aujourd’hui…. En exemple, regardez un James Bond (décidément !) de Sean Connery et comparez la place de la femme dans les films « by Daniel Graig » : rien à voir ! Voici une évolution d’un type de personnage qui a réussi sa mue pour être en phase avec notre société actuelle…
Soyons honnête : Eric Giacometti a déjà bien dépoussiéré le blue Jean du personnage, en « assainissant » les optimisations fiscales, ou avec un sérieux Green washing des investissements réalisés par le groupe W.
Il n’empêche, on rêve d’une évolution sur la condition féminine bien plus profonde, permettant à la génération actuelle de s’identifier à ce héros qui ne fait plus frémir que les quadras/quinqua d’aujourd’hui.
A ce propos, on vous propose l’écoute du Podcast « les franco-belges » et son épisode consacré :
Édifiante tout simplement la confrontation des avis des 4 chroniqueurs de génération différente sur cette série !
En mettant maintenant de côté ce lourd passif, on vous confesse aussi et surtout que l’on a passé un beau moment de lecture « plaisir » avec ce tome. Cela fait déjà quelques tomes que son nouveau scénariste a fait sa place, nous offrant même des histoires parfois meilleures que celle de l’auteur originel.
Ainsi, Eric Giacometti nous livre notre dose d’actions, de crash, de morts, de révélations et d’humour (l’année du cochon nous a bien fait rire), tandis que Philippe Francq nous régale avec ses graphismes emportés et ses mises en page apportant une immersion et une fluidité de lecture totale.
Une (très) bonne lecture donc pour ceux qui ont grandi en même temps que la série… et qui ont une appétence pour les complots mondiaux « James bondien ».
Pour en savoir (encore) +…
Le prochain diptyque est annoncé : « Si les yeux t’abandonnent » en 2025 et deux années plus tard encore « … Ferme les yeux ! ».
Milan Morales