Alors tout tombe - Partie 2
Editeur: Dargaud
Dans la 1ère partie de ce dyptique …
Chargé de protéger le président d'un syndicat infiltré par la mafia à New York, John Blacksad va mener une enquête qui s'avèrera particulièrement délicate... et riche en surprises.
Dans cette histoire pour la première fois conçue en deux albums, nous découvrons à la fois le quotidien des travailleurs chargés de la construction du métro dans les entrailles de la ville, mais également la pègre et le milieu du théâtre, contraste absolu entre l'ombre et la lumière, le monde d'en bas et celui d'en haut incarné par l'ambitieux Solomon, maître bâtisseur de New York.
L’histoire de cette seconde partie, en quelques lignes…
En enquêtant sur Solomon, le maître bâtisseur de New York à l'origine de l'immense pont en construction, Blacksad découvre que l'empire du faucon est bâti sur un monceau de cadavres dont Iris Allen, la directrice de théâtre, n'est pas la première victime.
Piégé par Solomon, Weekly est alors accusé du meurtre. Une véritable course contre la montre débute pour Blacksad afin de réunir les preuves innocentant son ami et permettant de faire tomber l'architecte tout en renouant avec son amour, Alma, dont le rôle dans cette affaire sera déterminant.
Suite et fin du diptyque réalisé de mains de maîtres par Juanjo Guarnido et Juan Diaz Canales !
Ce qu’on en a pensé…
2 années pleines après la première partie de cette nouvelle aventure du plus célèbre de nos matous détectives, les éditions Dargaud nous délivrent donc la fin de cette enquête.
Après une première partie qui avait réussi à marquer le retour de cette série polar grâce à son efficacité tant dans les graphismes anamorphiques, les ambiances graphiques ainsi que pour son scénario noir et dense…
On considère à GénérationBD que Juanjo Guarnido fait partie des plus grands dessinateurs actuels. Si vous ne connaissez pas son talent, on vous invite à ouvrir son incroyable One-Shot « Les Indes fourbes » ou à vous plonger dans les planches de ce polar : il parvient à retranscrire à la perfection tantôt les ambiances noires et glauques des bas-fonds de la ville, puis de fournir à la planche suivante une scénographie de foule dans la ville emplie de lumières et de joies…
L’autre incroyable artiste qui officie à la plume est capable avec son seul outil de nous estourbir d’une simple fulgurance narrative. Mais outre les enquêtes de John Blacksad qui se révèlent digne des meilleurs polars, on se fait happer par les « histoires dans l’Histoire » : ainsi la tragédie familiale vécue par le goéland de main de Solomon se révèle totalement bouleversante….
Cependant l’animal se délecte de nos envies et de nos peurs en réintroduisant un personnage capable de renverser totalement notre héros… Que nous réserve donc ce scénariste hors-pair avec le retour sur « sa » scène de la sublissime rose vénéneuse qu’est Alma Mayer ?
On ne vous délivrera évidemment pas dans cette chronique la résolution de cette enquête, mais notre matou détective officierai de patte de maitre, aidé par des personnages tellement anonymes et insignifiants qu’ils permettront la chute vertigineuse et brutale du plus puissant d’entre eux… (un conseil cependant : n’allez surtout pas en dernière page avant d’avoir suivi toute l’enquête…)
Un dernier mot encore sur l’explication « graphique » du titre de cet album : notre dessinateur nous délivre une aquarelle pleine page d’une beauté… estomacante ! (cfr. page 46)
Magistral coup de cœur. Cet album sera en lice pour être notre coup de cœur de l’année 2023 !
Milan Morales