Curse of the White Knight
Série: Batman Curse of the white knight, Tome One shot
Dessinateur : Sean Murphy
Scénariste : Sean Murphy
Coloriste : Matt Hollingsworth
Editeur: Urban Comics
Dessinateur : Sean Murphy
Scénariste : Sean Murphy
Coloriste : Matt Hollingsworth
Editeur: Urban Comics
Alors qu’elle n’était encore qu’un village au fond d’une vallée vers la fin du 17e siècle, Gotham subissait déjà l’assaut de créatures obscures comme ce général Lafayette, surnommé "Laffy" Arkham, en réalité un vampire. La famille Wayne aussi était présente à Gotham à cette époque. Edmond Wayne s’efforçait déjà de préserver l’ordre et la justice et n’hésitera pas à tuer ce vampire d’un coup d’épée en plein cœur. De nos jours, Gotham est devenue la capitale du crime sous l’emprise d’un certain Joker qui n’a cessé d’être une menace pour la cité tandis que son alter ego équilibré, doué de jugement et de raison, Jack Napier, s’est toujours efforcé, lui, d’assainir la ville et de lui rendre son prestige. Mais ne comptant pas se faire doubler par Napier, le Joker va vite se ressaisir et reprendre les rênes de sa propre destinée. Et, pour cela, il demande au directeur de l’Asile d’Arkham de pouvoir se rendre dans la cellule où il a été détenu. C’est là qu’il a prévu de récupérer un objet qui va faire toute la différence. Sitôt dit, sitôt fait et avant de repartir, il n’hésite pas à blesser le directeur. Quant à Bruce Wayne, il a enfin lu la lettre d’adieu qu’Alfred lui a laissé avant de disparaître. Il y apprend qu’il trouvera un coffret dissimulé sous le plancher contenant le journal d’Edmond, premier de la lignée des Wayne ayant vécu à Gotham en 1685. Mais pour le moment, il doit se rendre à l’asile d’Arkham suite à l’agression du directeur par le Joker. Et en menant son enquête, Bruce/Batman découvre un passage creusé dans le sol qui le mène à des ossements, ceux du général vampire. Un hasard ? Certainement pas. En effet, dans ses plans pour éliminer Batman, le Joker a prévu d’offrir à Jean-Paul Valley l’artefact en forme d’épée qui fera de lui Azraël…
Mon avis : En s'attaquant à l'univers de Batman tout en s’affranchissant de la contrainte liée au respect de la continuité des séries-mères, Sean Murphy peut donner libre cours à son imagination pour faire un carnage dans le camp des vilains, mais pas seulement. Grâce au Joker, ou à cause de lui, et grâce à son alter ego, Jack Napier, l'auteur module à sa guise les alliances et propose de nouvelles voies qui lui permettent de nous proposer des situations qui frappent fort. Ainsi, comme Bruce Wayne/Batman est tellement occupé avec le Joker, nous découvrons un commissaire Gordon qui s’en prend plein la figure. Et les surprises ne cessent de nous tomber sur la tête comme ces révélations à propos des ancêtres les plus éloignés des Wayne ou comme les combats intérieurs qui tourmentent le Joker et Jack Napier. Et aussi en ce qui concerne Bruce Wayne/Batman auquel son ennemi de toujours a causé des désagréments durables et qui se retrouve désormais seul, sans le soutien de son fidèle Alfred. Et n’oublions pas Harleen Quinzel, très présente dans cet album, tout à fait surprenante dans son rôle de maman attentionnée mais que nous découvrons aussi prête à aider… Batman. Cerise sur le gâteau, c’est bien l’affrontement entre Batman et Azraël qui, à lui seul, vaut vraiment le détour tant il s'annonce sans pitié.
Coté dessin, Sean Murphy pose également sa griffe. Quel talent ! Murphy explore et module à volonté les costumes de Batman ainsi que les armes et armures d’Azraël. Et sur sa lancée, il retravaille également les tenues vestimentaires de toute la Batfamily. Un album qui ne cesse de nous impressionner par la diversité de ses cases, certaines étant même agrémentées d’incrustations, de ses angles de vues, de sa mise en page enjolivée par de superbes splash-pages et doubles pages, pour un résultat bourré d'énergie et de testostérone, le tout dans un climat pesant et intriguant bénéficiant de la très agréable mise en couleurs de Matt Hollingsworth. Un album qu’on a du mal à quitter tant qu’on n’aura pas tourné la dernière page.
Un gros album de 288 pages dans le genre roman graphique, succédant au précédent opus intitulé "Batman White Knight" (à lire pour bien comprendre l'intrigue) mais pouvant être lu indépendamment du reste de la série. Existe également dans une version N&B qui permet d’apprécier encore plus le dessin de Sean Murphy.