No War
Scénariste : Anthony Pastor
Dessinateur : Anthony Pastor
Coloriste : Anthony Pastor
Editeur: Casterman
De retour à la capitale, Run et Jo se lancent à la recherche de Vork, ancien sorcier Kivik, responsable de la mort de Luka, le grand frère du jeune homme. C'est en effet lui qui tire les ficelles et plonge l'archipel dans le chaos, manipulant à la fois les Frères Pauvres, les skins heads et Bakran.
Après l'annonce par le président Pürson de la reprise du projet de barrage par les Américains, la tension monte encore d'un cran avec les Chinois...
Désormais, plus rien ne semble pouvoir empêcher la guerre entre ces deux superpuissances.
Casterman a décidé de finir cette série en beauté en nous offrant un double volume explosif. L’ouvrage est épais, tout comme son contenu! Il y a tellement d’intrigues à démêler que ce dernier livre est plutôt dense et nerveux, ne laissant aucun répit à qui a entrepris ce voyage en compagnie d’Anthony Pastor.
L’histoire démarre avec Kas qui essaye tant bien que mal de mettre ses petites soeurs à l’abri en se servant d’un camping-car. L’ambiance est tendue et ça tire dans tout les sens. Numak est devenu trop fébrile… Pendant ce temps, Kurt reçoit de l’aide de quelqu’un qui tire les ficelles de très haut pour s‘échapper de prison. Mais son plan d’évasion connait un problème et c’est finalement avec Kas et les deux fillettes qu’il finit par fuir, prenant le contrôle de force. Il semble avoir une mission de la plus haute importance à terminer. De leur côté, Jo et Run tente de retraverser les eaux froides de nuit après leurs découvertes dans la grotte en compagnie d’Oruk. La connexion entre les deux jeunes est de plus en plus forte et dévoile ses réels pouvoirs…
C’est donc déjà l’heure du bilan pour NO WAR!
Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas une oeuvre quelconque! Elle est singulière à plus d’un titre.
Le dessin tout d’abord, qui à lui seul crée cette ambiance lourde et tendue. C’est à l’aide d’un trait nerveux, rageur et sombre qu’Anthony nous délivre une histoire politico-mystique qui ne laisse place à aucun temps mort, du premier volume jusqu’aux dernières pages du tome final.
La couleur, discrète et presque parfois monochromatique, est presque secondaire tant l’encrage prend le dessus sur l’ensemble. Elle n’est pourtant pas dénuée d’intérêt, les nuances étant exploitées avec une grande finesse.
L’histoire enfin. Anthony nous offre ici un scénario complexe avec plusieurs intrigues, toutes connectées par un mystère qui se révèlera avec force dans les deux derniers volumes. C’est une action complexe qui mêle politique et mythes et qui arrive à ne pas se prendre les pieds dans le tapis en trouvant son équilibre entre les deux styles. La force du scénario est sûrement d’avoir implanté toute cette intrigue dans une situation sociale qui nous paraît réaliste, avec ses tensions internes et explosives comme nous pouvons en voir aux infos. L’auteur pousse l’intrigue politique très loin et tisse l’ensemble de surréalisme, donnant à cette série une couleur bien à elle.
Elle est pour qui cette série?
Pas pour tout le monde, c’est sûr! D’abord le dessin en repoussera plus d’un et c’est dommage. Mais si vous êtes fan d’intrigues socio-politiques et qu’un peu de magie ne vous fait pas peur, alors foncez! C’est écrit avec conviction, minutie et force. Le dessin n’est qu’une matérialisation de la rage qui découle de cette histoire. C’est complexe et nerveux. Certainement pas une oeuvre quelconque!