La cover est plutôt claire, Texas Blood est bien un thriller à la sauce Fargo, avec tout ce qu’il faut dedans: un chef de police qui tourne au ralentit, une petite bourgade sans problème apparent, des protagonistes extérieurs et des histoires qu’il ne vaut mieux pas déterrer. La seule différence notable, c’est la température ambiante, il y fait plutôt chaud dans celui-ci, Texas oblige.

Le scénario dépeint rapidement le décors en quelques pages, en suivant Joe, le shérif local qui vient tout juste d’avoir 70 ans. C’est bien la seule chose qui le tracasse au réveil d’ailleurs, ce n’est pas comme si le boulot était très prenant, tout au plus, un serpent à dégager sur le terrain des Morris et surtout, ne pas oublier le plat à gratin à récupérer chez Ruth pour la fête de ce soir…

Mais Joe semble être en proie à des démons intérieurs et puis il y a cette accident tragique avec Ray dans le désert, qui retourne l’ambiance morne de la journée. Et puis il y a la mort de Travis qui fait revenir son frère de Los-Angeles où il essayait de se racheter une conduite. Evidemment, il ne revient pas seul: dans ses bagages, un passé qui aurait dû rester enfoui est sur le point d’être confronté au présent, et ça sent le roussi.

Voilà le départ de ce premier tome de Texas Blood qui tire bien son épingle du jeux en utilisant les clés de ce type de récit sans pour autant être téléphoné. Ce n’est pas non plus une oeuvre qui révolutionnera le genre mais c’est très plaisant à lire, bien ficelé et on sent que Chris Condon en garde un peu sous le coude pour le prochain tome. Si le scénariste est inconnu au bataillon dans notre index d’auteurs, Jacob Phillips que l’on retrouve cette fois au dessin et à la couleur est déjà apparu dans le hors série de Criminal, dont la chronique est ici. Il réalise ici un très beau style qui va bien avec l'ensemble.

Texas Blood fait partie de la branche "thriller-policier" chez Delcourt, au même titre que Criminal, les Ed Brubaker / Sean Phillips tel que l’excellent Kill or Be Killed à découvrir ici.