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La mort de Staline # 1
Série: La mort de Staline # 1
Auteurs: Nury / Dufaux
Editeur: Dargaud
Une chronique BD:
Génération BD
© Dargaud
Présentation de la BD «La mort de Staline # 1» :
Moscou, maison de la Radio du Peuple 28 février 1953, l’orchestre joue en direct le concerto pour piano n° 23 de Mozart. Soliste : Maria Ioudina. Tandis que le concert se termine, le téléphone sonne et le directeur Andreïev décroche. Un mystérieux interlocuteur l’enjoint d’appeler un numéro dans 17 minutes, ordre du secrétaire général. Le camarade directeur obéit. Staline est à l’autre bout du film. Il a beaucoup aimé et souhaiterait recevoir un enregistrement tout de suite. Malheureusement pour Andreïev, le concert n’a pas été enregistré. Panique générale. Commence alors une course effrénée afin que tout soit rejoué. La cantatrice qui refuse est menacée puis soudoyée, le chef d’orchestre terrassé par l’émotion remplacé, sous les yeux effarés des musiciens. Mais à quoi bon car dés qu’il aura l’enregistrement en sa possession, Staline sera terrassé par un infarctus…
L’avis de Shesivan :
Une fois de plus, Fabien Nury frappe très fort ! Ce scénariste français à qui on doit des séries comme Or et Sang, Le Maître de Benson Gate, des séries majeures comme W.E.S.T. et Il était une fois en France nous revient avec une histoire inspirée de faits réels, mais tellement hallucinante, surréaliste qu’il est impossible qu’elle ait été inventée de toutes pièces…
Elle évoque la mort de Staline, un des grands dictateurs du vingtième siècle qui a régné sans partage sur l’Union soviétique d’une main de fer dans un gant d’acier. Le communisme dans toute sa splendeur !
Une histoire macabre, une partie d’échec glauque autour d’un corps encore tiède, lutte pour le pouvoir sans partage, jeux d’influence et intimidation, tout y passe et plus si affinité. Il n’y a aucun personnage pour sauver l’autre, si ce n’est ces pauvres pions que l’on déplace ou balaye sans remords.
C’est twinpeaksien et traité par Nury avec beaucoup d’intelligence. Il s’allie au dessinateur Thierry Robin qui de par son style apporte cette touche supplémentaire de surréalisme. Robin a beaucoup illustré pour les enfants, notamment avec Lewis Trondheim (Petit Père Noël chez Dupuis) est amoureux de la Chine, hommage rendu avec sa série Rouge de Chine et aime jouer avec les images et les décors, comme dans Koblenz.
L’alliance de ces deux auteurs apporte une belle pierre de plus au grand édifice du 9ème Art, un récit original qui s’avère être un diptyque, la deuxième partie narrant sans doute la lutte de pouvoir qui suivra la disparition du petit père du peuple (désolé de ne point mettre de majuscules mais Staline vient juste derrière Adolf dans le hit parade des monstres du vingtième…)
Lisez les premières pages de cette histoire et vous ne pourrez plus lâcher ce bouquin.
Shesivanovitch
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