Série: Le Petit Prince #T1 et 2
Auteurs: Diane Fayolle, Guillaume Dorison
Editeur BD: Glenat
Une chronique BD: Génération BD
L’histoire
On retrouve dans cette nouvelle adaptation en bande dessinée (la formidable et très récente approche, tout en finesse, de Joann Sfar n’était pas passée inaperçue l’année dernière, et pour cause, elle était très réussie) le célébrissime héros du roman, proche du conte, éponyme d’Antoine de Saint-Exupéry. Et avec lui les principaux acteurs de son univers. A commencer par le Renard, ami fidèle et conseiller avisé. Mais aussi sa Rose, fragile, et le Serpent, caché sous bien des formes différentes, qu’il va souvent devoir affronter.
De manière plus directe, ce Petit prince nous vient surtout de l’adaptation en version dessin animé. C’est plutôt rare. Le trajet se fait d’habitude dans l’autre sens.
Quelques mots de l’histoire. Ou plutôt… des histoires puisque deux tomes viennent de débarquer en librairie, deux autres étant déjà annoncés pour les semaines à venir, toujours chez Glénat. Si l’astéroïde B612 reste bien le point de chute du Petit prince entre deux aventures, il n’est « pas souvent chez lui ». Ses pérégrinations le font découvrir d’autres planètes, et… d’autres problèmes à résoudre. Ca tombe bien, c’est son créneau au Petit prince de trouver des solutions, aidé par son (bon) sens aigu de l’observation et de la (ré)conciliation.
Le premier tome nous fait partager le quotidien des Eoliens dont la planète est menacée de glaciation. Le vent est la seule énergie qui puisse la réchauffer mais il faiblit inéluctablement. Le Petit prince va rapidement comprendre que le conflit entre le Gouverneur des Vents et son fils, Zéphir, est à l’origine du problème.
Dans le second tome on quitte le froid pour le chaud pour découvrir peu à peu une autre planète, dévastée cette fois par les coulées de lave qui ne demandent qu’à se propager. L’Oiseau de feu serait le responsable de cette destruction imminente.
Mon avis
Deux histoires d’une qualité inégale. Un premier tome qui dans les premières cases séduit par son clin d’œil au récit originel d’Antoine de Saint-Exupéry. Un étrange orgue volant, mélange d’aéronef et d’instrument de musique complètement baroque et loufoque, dérive en pleine tempête. Capable, en principe, de contrôler l’intensité des vents grâce à la puissance de ses sons, il s’écrase finalement dans sa recherche du courant (de vent) légendaire et sa vaine tentative d’atterrissage, tel le narrateur du Petit prince dans le récit d’Antoine de Saint-Exupéry.
L’histoire, qui s’annonçait prometteuse, devient toutefois rapidement tarabiscotée pour manquer finalement franchement de lisibilité. Tout l’inverse de l’œuvre de Saint-Exupéry qui bien que riche en allégories, lectures et symboles divers, garde toujours un style simple et épuré.
Le second tome est, de ce point de vue, bien plus réussi. Avec un intérêt pour l’intrigue qui cette fois ne faiblit pas. Une vraie réussite donc. Qui souffre toutefois quelque peu de la comparaison avec la version de Joann Sfar, destinée plus il est vrai aux adultes, tellement plus originale et envoûtante. Tellement plus proche aussi de l’imaginaire, ne fût-ce que dans son approche visuelle grâce à un dessin moins stylisé et des couleurs tellement plus chaudes (eh oui, ce n’est pas toujours vrai que l’essentiel est invisible pour les yeux) et de la philosophie du chef d’œuvre de Saint-Exupéry.
A souligner enfin, le petit bonus en fin de récit. En quelques pages, un auteur « invité » (Moebius dans le premier tome, Tebo dans le second) imagine son Petit prince. Pas de coup de coeur à l’horizon, mais une idée originale et sympa.
Vds