Mascarades
Série: Le Bourreau #2
Auteurs: julien Carette, Mathieu Gabella, Simon Champelovier
Editeur BD: Delcourt

Une chronique BD: Génération BD

Le pitch :
Un polar fantastique dans un Paris moyen-âgeux… L’histoire de France revisitée ?

L’histoire :
Paris, 10 années dans le passé. Le Bourreau devait se former un apprenti, une machine de guerre capable de le remplacer ; à la place, il s’est créé un fils… Grave erreur, d’autant que ce dernier n’a pas encore su développer son « Don », celui de l’invincibilité ! La sentence du copiste, seul à qui il doit rendre des comptes, est terrible… Suite à cette douloureuse épreuve, l’apprenti s’est cependant enfin révélé ! Il n’est plus loin le temps ou le maitre sera dépassé par l’élève…
Paris, aujourd’hui (fin du moyen-âge). Le Bourreau enquête sur ce saltimbanque, ce mystérieux Bouffon qui l’a humilié devant tout Paris en sauvant sa proie et en lui mettant une rouste des 100 000 diables…
La vengeance du Bourreau l’amènera sur les terres du Roi de France, là où tout n’est que complots, artifices et trahisons !

Mon avis :
On reconnait la grandeur d’un héros à la valeur de son ennemi. Je dois avouer que lors de la lecture du 1er tome de de ce triptyque, le héros m’ennuyait ferme, voire même m’irritait en abrégeant systématiquement toutes les formes négatives dans ses paroles ! Et puis survint le Bouffon, exultant, virevoltant, être surpuissant et mystérieux, qui sème le doute dans l’esprit du Bourreau ; agit-il vraiment sous l’impulsion divine ? Comment est-ce possible que cet étranger soit aussi fort que lui ? Qu’il puisse apparaître et disparaître à sa guise !?! Le Don seul n’explique pas tout…
Amateurs de Comics ou de jeu vidéo, cette série reprend pas mal de ses codes : on peut citer pêle-mêle des ressemblances évidentes avec Assassin Creed, Batman ou le moins connu Moon Knight. Le Bourreau est une version moyenageuse de ces héros, dans un Paris sale, englué dans la pauvreté du peuple et les décisions du pouvoir.
Le Bourreau est réellement un homme sans foi ( !) ni loi. Ou plus précisément, il utilise la foi pour faire sa loi… Au service des puissants dont il se plait à exécuter les plus vils besognes, il recherche surtout dans ses actes une reconnaissance de sa supériorité sur tous… La confrontation avec son parfait Némésis n’en est que plus rude pour lui et apporte dès lors tout le sel à cette histoire !
Toujours au niveau de l’histoire, on se prend une belle volée (nous aussi) lors des 15 dernières pages où une grande part du mystère est révélée ! Gabella maitrise parfaitement son univers et l’on sent un tome conclusif hauts en combats, magies et retournements de situation !
L’aspect graphique de l’album est –lui aussi-, de haute volée ! Il n’est cependant pas le fruit du seul artiste Julien Carette : Rien que pour la couverture, ils sont 3 : Didier Poli, Jérôme Benoit et Lou. Ensuite, pour les planches en elles-mêmes, le story-board est réalisé par Sylvain Guinebaud, les décors par Jérôme Benoit, alors que Julien Carette réalise les personnages et assemble le tout avec l’encrage. C’est enfin Simon Champelovier qui assène la magic « Color » Touch offrant équilibre et ambiances à l’ensemble des planches. Ce travail d’équipe fonctionne très bien, au vu du résultat final !


Il faudra cependant faire preuve de patience car le tome 3 ne nous parviendra que durant le début du 1er semestre 2018. Un futur coup de coeur, je le pressens! ;)
NB pour Mathieu Gabella : vraiment pas cool les négations abrégées, je maintiens (même s’il y en a moins que dans le t1.)
Milan Morales