Les mille et un visages de la princesse amazone
Série: Wonder Woman Anthologie
Auteurs: collectif
Editeur BD: Urban Comics
Une chronique Comics: Génération BD
Voici réunies plus de 75 années de l’histoire de Wonder Woman depuis ses débuts dans les années 1940, née de l’imagination de William Moulton Marston (alias Charles Moulton) en décembre 1941 dans "All Star Comics". C’est en effet au début de la Seconde Guerre mondiale que Charles Marston et harry G.Peter créent la première super héroïne qui va aussitôt gagner sa place dans un monde plutôt machiste. Wonder Woman, demi-déesse, princesse des Amazones de Themyscira, fille d'Hippolyte, tout droit issue du monde des dieux et demi-dieux de la mythologie grecque, va ensuite devenir espionne, ambassadrice, reine des amazones et déesse de la Guerre, et enfin membre à part entière de la Ligue de Justice, formant avec Batman et Superman la "trinité" de l’empire DC et devenant au fil du temps une véritable icône culturelle.
Il faut se resituer à l’époque des premiers épisodes quand une petite femme pleine de fougue apparaît, venant défier les plus grands tyrans, les dictateurs de la seconde guerre mondiale et affronter des monstres et autres ennemis dignes des Superman et Batman. Contre toute attente, cette Wonder Woman défendant les pauvres et les opprimés ne choque pas grand monde et devient vite et sans difficulté l'une des plus grandes ambassadrices de la gente féminine voire féministe. Elle trouve rapidement sa place à part entière. Depuis ses origines sur l'île de Themiscyra, elle va connaître moultes transformations et modifications par les différents scénaristes de ses aventures, de même que ses "gadgets" et tenues par ses différents dessinateurs. Elle quitte son île, après avoir sauvé le premier homme ayant foulé le sol des amazones, le pilote de l'armée de l'air Steve Trevor, pour l'aider dans une guerre essentiellement masculine contre le nazisme.
A ses débuts, c'est son avion invisible qui lui permet de se déplacer dans l’air, puis elle volera tout naturellement de "ses propres ailes". Une chose est sûre, elle symbolise le féminisme pour certaines femmes et l’idéal féminin pour certains hommes. Mais elle est aussi l'emblème de la justice et de la droiture, de la force et de la puissance, mais aussi de l'empathie, de la compassion, de l'amour, de la beauté, toujours indépendante et honnête en toutes circonstances. Cet album compilation en apporte la preuve. D’autres personnages connaîtront aussi des transformations : Giganta, la reine Clea de l'Atlantide, ou d’autres ennemies féminines qui se feront plus belles, plus élancées, plus fortes au gré du temps. On apprend d'où lui viennent ses pouvoirs – cadeaux des divinités : la beauté d’Aphrodite, la vitesse de Mercure, la sagesse d'Athéna, la force d'Hercule – mais aussi ses "gadgets" : son lasso magique de vérité, ses bracelets à l'épreuve des balles, etc. On découvre aussi sa place méritée au panthéon des Dieux face à Hercule et Ares, etc., ses amours, ses séparations, ses moments de tristesse. Cette anthologie permet de retrouver le travail de Perez mais également celui de Gene Colan ou de John Byrne, et de tous les grands de l'époque ou presque qui s'y sont essayés avec succès, mais aussi des versions plus récentes comme Azzarello avec Chiang, Phil Jimenez, Greg Rucka, Mike Deodato, et beaucoup d'autres. Toutefois, comme il est impossible de tout reprendre, Urban publie aussi quelques autres albums incontournables, notamment ceux développant davantage la période Perez et Byrne dans les deux volumes "Dieux et mortels", ou plus modernes dans les albums "Wonder Woman Terre-Un", "Année-Un", etc. On peut ainsi découvrir les principales facettes de la Princesse des Amazones comme une Wonder Woman dans un style bondage voulu et assumé par son créateur, puis petit à petit on la retrouve espionne vêtue de noir ou revêtant d’autres tenues pour devenir la grande guerrière amazone qui triomphe au cinéma sous les traits de l’actrice Gal Gadot ! Les récits sont précédés de résumés bien détaillés et parfois indispensables pour situer les personnages mis en scène. Les dessins évoluent entre le style cartoonesque des premiers épisodes, très sexy de Deodato ou réaliste de Perez et splendides de Byrne. Un album incontournable pour les néophytes mais également conseillé aux passionnés de cette super-héroïne hors normes !