BD Classic

Batman est chargé de transporter Double-Face hors de Gotham City mais le criminel a plus d’un atout dans sa manche. En mettant un prix sur la tête du justicier, il lance à ses trousses tous les assassins et les chasseurs de primes du pays, sans compter les citoyens ordinaires! Menottés l’un à l’autre, Batman et Double-Face n’ont plus qu’un objectif: survivre à ce « road trip » en enfer!

Désormais assisté d’une cohorte d’artistes prestigieux, Scott Snyder délivre des récits sans temps mort et prolonge ainsi sa modernisation de l’univers du Chevalier Noir. Dans ce tome, il fait équipe avec un dessinateur légendaire: John Romita Jr. (Amazing Spider-Man), et une étoile montante: Declan Shalvey (Injection)!

Mon avis:

« Pourquoi ne pas emprunter une autre route?
Un chemin de traverse qui pourrait nous emmener vers des terrains inexploré et plus grandioses encore?
Vous m’avez suivi sur des routes bien balisées, maintenant laissez-moi vous conduire là où nous ne sommes jamais allés. » Scott Snyder.

Le décors est planté.
Ce qui est sûr, c’est que Scott ne nous a pas menti! C’est un road trip sanglant qu’il nous offre et qui prend au tripes. Rien n’est épargné, rien et personne.

Le panel de méchants qui défilent sous nos yeux est varié et surprenant même.
A cela s’ajoute des menaces qui viennent de toutes parts, même là où on les attend le moins.
Est-ce que Batman ne peut vraiment plus compter sur personne?!?

L’histoire arrive à nous faire ressentir de la compassion pour Double Face, elle nous redessine les affinités que lui et notre héros masqué ont pu avoir depuis leurs enfances, pas si heureuses que cela. L’histoire est d’autant plus torturée, plus sombre.

Tout cela n’est que le premier tome et j’en ai déjà le souffle coupé! Il y a encore deux chapitres à paraitre dans cette saga, Scott nous donne l’impression de vouloir pousser Batman dans ses derniers retranchements. Je n’ose imaginer ce qu’il lui réserve pour la suite, comment cela pourrait être pire?

L’idée du road trip me plait, on est dans quelque chose de plus ancré dans la réalité, beaucoup moins dans la science fiction, la spiritualité, voie dont, c’est mon impression, beaucoup de Comics empruntent de plus en plus, peut-être par peur de tourner en rond?

L’alternance de dessinateurs et d’encreurs/coloristes par chapitre fonctionne bien:
John Romita Jr, Danny Miki et Dean White nous offrent une certaine poésie, des traits doux et des couleurs pastels quand Declan Shalvey et Jordie Bellaire sont dans un dessin plus tranché, soutenu par des couleurs vives. C’est une collaboration et ça se voit: il y a dans tout ça une homogénéité qui s’installe. C’est subtil, ça fonctionne!

DC en lançant Rebirth avait la prétention de remettre les choses à plats, de redémarrer autre chose et Scott Snyder ne l’a pas compris autrement! En trois volumes, il y a moyen de raconter beaucoup de choses et ce premier tome a rempli sa mission avec tonus, vivement la suite!